Les Sept Jours du ta..

percevoir des bruits de fond : sons de voitures, de gens qui
parlent, de ville, n’importe quoi qui lui donnerait un indice.
Mais il n’y avait rien.
— Si c’était… si quelqu’un d’autre faisait ce que tu es en train
de faire, tu ne serais pas d’accord ! reprit Sylvie. Tu trouverais
ça insensé !
— Mais ça n’arrive pas à quelqu’un d’autre, justement, ça
m’arrive à moi ! rétorqua Hamel avec une colère inattendue.
Toute la différence est là ! C’est moi, la victime du chien ! Moi !
— Du chien ? bredouilla Sylvie. Quel chien ?
— Quoi ?
— De quel chien tu parles, Bruno ?
— Qu’est-ce que tu racontes, Sylvie, tu délires ?
Elle secouait la tête, incrédule. Mercure fronça de nouveau
les sourcils.
— Voilà, je vais raccrocher. J’espérais…
— Tu ne peux pas faire ça ! cria alors Sylvie. Tu ne peux pas,
tu es devenu complètement fou ! Tu ne peux pas !
— Ne dis pas que je suis fou ! répliqua Hamel. Au contraire,
je suis très lucide !
Il poussa un soupir, prit une voix presque implorante,
vaguement incrédule :
— Tu ne vois donc pas ? Tu ne vois donc pas le sens de ce
que je suis en train de faire ?
— Bruno, tu…
— Il n’y a pas une partie de toi qui approuve ce que je fais,
Sylvie ? Même si tout ça te bouleverse, te révolte, te déchire, il
n’y a pas une petite partie de ton âme, de ton cœur, qui est
satisfaite de ce qui va se passer ?
Elle ne répondit rien, prise au dépourvu. Redevenu
totalement calme, mais la voix terriblement sombre, Bruno
poursuivit :
— Pendant les sept prochaines journées, chaque soir avant
de te coucher, tu pourras te dire que le monstre qui a violé et
tué notre fille vient de passer une journée de souffrance.
Chaque jour, tu pourras te dire qu’il est en train de vivre les
tortures qu’il a fait subir à Jasmine. Et chaque journée sera pire
que la précédente. Il n’aura plus jamais son petit criss de
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