Les Sept Jours du ta..

Malgré son air avenant, on sentait Monette un rien nerveux.
Il connaissait la raison de cette visite. Mercure garda les mains
dans ses poches, sans s’asseoir, et attaqua doucement :
— Qu’est-ce qui vous a pris ? On s’était pourtant entendus.
C’est de la provocation ou quoi ?
La main tendue se demanda un moment si elle devait
persister dans sa tentative de conciliation, décida que non et
retraita. Le sourire, par contre, s’entêtait.
— Assoyez-vous donc, inspecteur, proposa Monette en
donnant l’exemple.
— Avez-vous la moindre idée des conséquences de votre
geste ?
Mercure demeurait debout. Le sourire de Monette disparut
enfin.
— Voyons, inspecteur, il ne faut pas exagérer ! On ajuste dit
que Lemaire avait déjà été accusé du même genre de délit à
Saint-Hyacinthe il y a quelques années. Rien de plus. On n’a
même pas dit son nom.
— C’était déjà trop.
— Écoutez, ce n’est pas moi qui ai fait le reportage…
— Voyons ! vous êtes le directeur de la salle des nouvelles !…
Depuis combien de temps d’ailleurs ?
— Un peu plus d’un an…
— On ne vous a pas expliqué que quand la police demande
votre collaboration, vous avez intérêt à écouter ?
Monette soupira, ennuyé.
— Bon, on a fait une erreur, on s’excuse, on va revenir à la loi
du silence. Mais je peux vous dire que je ne suis pas d’accord.
Le public a le droit de savoir et…
— Faites-moi pas suer avec votre droit du public ! le coupa
Mercure, la voix toujours calme mais méprisante.
— Et vous, arrêtez de jouer les vierges offensées ! rétorqua le
directeur des nouvelles, qui avait repris une certaine assurance.
Votre Hamel n’a sûrement pas vu le reportage que…
— Il l’a vu et il a mis sa menace à exécution.
Court silence.
— C’est-à-dire ?
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