Les Sept Jours du ta..

— Mais moi, j’ai compris, monsieur Hamel.
Bruno cessa de respirer.
— Je sais qui est ce chien.
— Maudit menteur ! hurla le médecin en s’avançant
brusquement sur le divan.
— Vous pensez peut-être que c’est du bluff, mais je vous jure
que c’est vrai. Votre conjointe Sylvie aussi le sait, c’est elle qui
nous a mis sur la piste.
Bruno haletait, le visage crispé d’angoisse. À la télévision, le
lecteur de nouvelles, malgré son impassibilité professionnelle,
semblait un rien déconcerté par le discours étrange du policier.
— Ce chien vous obsède, monsieur Hamel, vous fait perdre le
contrôle. Et tant que vous ne saurez pas de quel chien il s’agit, il
ne vous lâchera pas.
— Menteur ! Menteur ! T’es rien qu’un criss de menteur,
Mercure ! se remit à crier Bruno qui, cette fois, se leva en
tendant un doigt rageur vers la télévision.
— Hé bien, voilà, sergent-détective Mercure, j’espère que
votre… heu… message est passé.
— Merci de m’avoir accordé ce temps d’antenne.
Bruno éteignit brutalement le téléviseur et se mit à maugréer
des phrases inintelligibles. Du bluff ! Tout ce que ce flic voulait,
c’était que Bruno le rappelle, pour essayer encore de
l’amadouer ! Mercure ne savait rien de ce chien, rien du tout !
Mais Bruno ne se calmait toujours pas…
Il marcha alors vers sa chambre, dans l’intention d’aller
enfiler son déguisement, puis s’arrêta brusquement. Bon Dieu !
Il n’allait quand même pas sortir appeler ! Pas encore ! Il
poussa un juron en donnant un coup de pied dans la porte de la
salle de bain. En écho au fracas produit, il entendit un chien
grogner à l’extérieur. Il se jeta sur la porte, l’ouvrit et hurla vers
la forêt :
— Ta gueule ! T’entends, saleté de chien ? Ferme ta gueule !
Seul lui répondit le son de la pluie dans la noire forêt. Il
rentra et marcha de long en large, tourmenté.
Tant que vous ne saurez pas de quel chien il s’agit, il ne vous
lâchera pas.
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