Les Sept Jours du ta..

À huit heures quarante-trois, Mercure reçut l’appel. Il roulait
à tombeau ouvert depuis son départ de Drummondville, la
sirène hurlante, au point que, s’il se fiait à la carte dépliée sur
ses genoux, il était à moins de cinq minutes de Charette. Quand
il entendit la voix excitée de Wagner, il comprit qu’on avait
trouvé Hamel.
— On l’a arrêté ? demanda le sergent-détective sans lâcher
des yeux la route devant lui.
— Pas encore, on vient juste de découvrir la maison. Tout est
calme, il ne sait pas qu’il est localisé. Les gars vont faire une
entrée-surprise pour…
— Attends, attends ! C’est où, exactement ?
Wagner expliqua avec précision, tandis que Mercure repérait
le lac Souris sur la carte. C’était un peu plus loin que Charette.
— Tu leur dis de ne rien faire avant que j’arrive ! insista-t-il.
Je suis là dans six minutes !
— On peut pas vraiment se permettre d’attendre, Hervé…
— Trois minutes !
Il coupa la communication et accéléra encore.
*
Depuis combien de temps était-il assis comme ça sur le
divan à fixer le néant ? Une demi-heure ? Une heure, peutêtre
? Impossible à dire. Peu à peu, le soleil était entré à pleins
rayons dans le salon, atteignant même son visage, mais Bruno
ne s’en était pas rendu compte.
Tout à coup, alors que son cerveau n’avait enregistré jusquelà
aucune des images qui avaient défilé sur l’écran devant lui,
une scène sembla enfin le tirer de sa catatonie. On voyait des
manifestants, dans des petites rues tranquilles, qui se battaient
sous la pluie. Lentement, sa main prit la télécommande et remit
le son. La voix hors champ d’une femme expliquait :
— … images prises hier en soirée, et ce, en pleine averse !
Pour la première fois, l’affrontement entre ceux qui approuvent
Bruno Hamel et ceux qui le désapprouvent est passé de la
parole aux actes, et il y a eu des altercations, comme on le voit
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