Les Sept Jours du ta..

facile d’être humaniste quand on n’a pas connu la souffrance et
le malheur ! Mais aujourd’hui, tout était différent et il pouvait
maintenant comprendre ! Et ces manifestants comprenaient
aussi, à travers ce qu’il faisait !
— Mais ce groupe de personnes ne représente pas tout le
monde, poursuivait le reporteur. À preuve, ces commentaires
de certains témoins de la manifestation…
Un jeune homme d’une vingtaine d’années apparut à
l’écran :
— Encourager la violence, qu’elle soit motivée par la
vengeance ou non, je ne pourrai jamais être d’accord avec ça…
— Ce Hamel pense que ce qu’il est en train de faire est une
solution, mais il se trompe, ajouta une femme dans la
quarantaine. Moi, jamais je ferais une affaire comme ça…
— Qu’est-ce que t’en sais ? cria Bruno en avançant le torse
vers la télé. Qu’est-ce que t’en sais, pauvre ignorante !
— Bruno Hamel devrait faire un grand geste, proposa un
homme plus âgé. Il devrait libérer son prisonnier, le prendre
dans ses bras et lui dire qu’il lui pardonne tout ce qu’il a fait.
Ensuite, ils prieraient ensemble.
Le médecin éclata d’un rire méprisant.
Un chien jappa.
Bruno se leva d’un bond. Malgré le son de la télé, il entendait
nettement le grognement dehors, près du chalet… Il se rua sur
la porte, en même temps qu’un second aboiement retentissait.
Dehors, il resta sur la galerie et jeta des regards excédés
autour de lui, s’efforçant de ne pas crier comme tout à l’heure.
Cette fois, il n’avait pas rêvé : un chien avait vraiment jappé, ce
n’était pas dans sa tête !
En haut, à plus de cent cinquante mètres, une voiture passait
sur la route invisible. Quelques gouttelettes éparpillées
tombaient du ciel couvert. Un coup de vent fit danser les
feuilles mortes un bref moment.
Bruno rentra en se frottant nerveusement les mains. Il alla
au réfrigérateur pour se prendre une autre bière. Il n’en restait
qu’une. Il ouvrit la caisse de bière pour en transférer d’autres
dans le frigo. Mais la caisse était vide.
Il avait bu vingt-quatre bières en quatre jours ?
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