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Les Sept Jours du ta..

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Silence. Morin le scru<strong>ta</strong>it attentivement. Bruno se félici<strong>ta</strong> de<br />

porter des lunettes noires.<br />

— Je vous ferais ça quand ? demanda enfin Morin.<br />

— Le plus vite possible.<br />

— Parfait. Dès demain, si vous voulez. J’ai des contrats, mais<br />

je peux les annuler.<br />

Le jobbeux semblait tout à coup rassuré et même pressé,<br />

comme si, maintenant que sa décision é<strong>ta</strong>it prise, il avait hâte<br />

de commencer. Cette attitude intrigua Bruno.<br />

— Pis le sept mille piastres par jour que vous voulez me<br />

donner pour mon silence… Pendant combien de temps, ça ?<br />

— Deux semaines.<br />

C’é<strong>ta</strong>it faux : ce serait pour moins longtemps, mais ça, Morin<br />

n’avait pas besoin de le savoir. Le jobbeux fit un rapide calcul<br />

men<strong>ta</strong>l et ses yeux brillèrent de plus en plus.<br />

— Vous commenceriez à me donner ce mon<strong>ta</strong>nt-là tout de<br />

suite après que j’aurais fini de construire votre… votre petite<br />

ins<strong>ta</strong>llation ?<br />

— Exactement, ça commencerait dès le lendemain.<br />

— Je peux vous construire ça en deux journées.<br />

Tellement pressé, presque plus que Bruno lui-même…<br />

Morin avait-il un urgent besoin d’argent ?<br />

Le chalet de Josh, ce Morin pressé… Tout coïncidait si bien.<br />

C’é<strong>ta</strong>ient des signes. Des signes que Bruno avait raison de faire<br />

ce qu’il voulait faire.<br />

Au loin, la femme se leva <strong>du</strong> banc et s’éloigna. Le jobbeux<br />

hochait la tête, ne savait plus quoi dire. Il prit son cure-dent, le<br />

considéra un moment, le remit dans sa bouche et haussa les<br />

épaules avec un petit ricanement nerveux. Bruno lui demanda<br />

s’il y avait un numéro de téléphone où il pouvait le joindre<br />

personnellement, et Morin lui donna le numéro de son<br />

cellulaire. Ils prirent rendez-vous pour le lendemain matin,<br />

même heure, même endroit. Morin hocha la tête, hési<strong>ta</strong> encore,<br />

puis tendit maladroitement la main. Bruno la considéra un<br />

moment avec curiosité, puis la serra mécaniquement. Il<br />

éprouvait de plus en plus de difficulté à effectuer ces gestes <strong>du</strong><br />

quotidien, ces conventions sociales, qui lui semblaient<br />

maintenant si loin, si étrangers, si éloignés des ténèbres…<br />

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