Les Sept Jours du ta..

gardez en otage, vous le torturez, vous venez me narguer à la
télévision et vous… vous me replongez dans l’obscurité !
Bruno se taisait, impressionné. Les traits de Masson se
crispaient de colère désespérée, mais elle ne pleurait pas
encore.
— L’inspecteur Mercure m’a dit que si j’expliquais ce que je
ressentais à la télé, cela vous ferait peut-être entendre raison !
Et moi, pauvre idiote, je l’ai cru ! Je l’ai cru, et le pire arrive :
vous m’amenez ici et vous me mettez devant lui ! Même si je ne
veux pas ! Parce que je savais que si je le voyais, la haine
reviendrait !
Cette fois, les larmes coulèrent, et la voix se gonfla de rage.
— Et elle est revenue ! Vous comprenez ce que je vous dis ?
Elle est revenue !
Elle eut deux sanglots brefs mais déchirants, tandis qu’une
vague destructrice tordait son visage.
— Vous savez ce que j’ai senti tout à l’heure, en voyant cet
homme ? J’ai senti que ma fille mourait à nouveau ! Et cette fois
par votre faute ! Vous avez tué ma fille une deuxième fois !
Bruno respirait bruyamment maintenant. À la consternation
sur son visage se mêlait peu à peu une froide colère. Diane
Masson reprit soudain son calme. Elle ne pleurait plus, même
s’il restait des traces de larmes sur ses joues. La détresse de son
regard fit place à une grande, à une immense pitié, tandis
qu’elle ajoutait d’une voix éteinte :
— Et vous, depuis une semaine, à chaque torture que vous
infligez à cet homme, vous tuez votre fille. Encore, et encore, et
encore.
Le coup partit tout seul. Car il devait la faire taire, il devait
l’empêcher de dire de telles obscénités ! Son poing atteignit
Masson en pleine mâchoire, un coup puissant et précis qui
résonna avec tant de force que l’écho rebondit sur tous les murs
du chalet, emplissant le crâne douloureux de Bruno. Il ferma les
paupières, se plaqua les mains contre les oreilles en grimaçant
de longues secondes. L’écho finit par disparaître et il rouvrit les
yeux, haletant. Masson était étendue sur le plancher,
assommée.
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