Les Sept Jours du ta..

Ce n’était plus le mégaphone qu’il tenait, mais un walkie-talkie.
Et il attendait, résigné.
Une voix sortit enfin de l’appareil :
— Lemaire n’est pas mort !
Le sergent-détective cligna des yeux.
— Les deux coups de feu, c’était pour briser les chaînes à ses
poignets ! expliqua Cabana.
Mercure s’appuya contre la voiture et poussa un long, très
long soupir.
— Mais envoyez vite les ambulanciers, continuait Cabana,
parce qu’il est magané comme c’est pas possible !
En haut, on avait dû capter le message, car dix secondes plus
tard les deux ambulanciers avec leur civière dépassaient le
sergent-détective à toute vitesse et se ruaient à l’intérieur de la
maison.
Mercure demeura un bon moment le dos contre la voiture, la
main gauche sur la tête. Enfin, il se tourna vers la maison.
Hamel remontait lentement le chemin, menotté, escorté par
cinq ou six policiers qui ne disaient rien, impressionnés par
l’allure cauchemardesque et paradoxalement calme de Hamel.
Quand il passa à quelques mètres de Mercure, le médecin
tourna la tête vers lui. Les deux hommes se regardèrent pour la
première fois de leur vie, mais Mercure sut que Hamel l’avait
reconnu. Le policier eut alors un sourire triste et hocha
légèrement la tête. Hamel, qui avançait toujours, continua de le
fixer un moment, puis hocha imperceptiblement la tête à son
tour. Sans sourire.
Le petit groupe n’avait même pas atteint la grande route que
les journalistes arrivaient en courant, lançant des questions
dans une confusion totale, tandis que les cameramen
bousculaient tout le monde pour être le plus près possible.
Épuisé à la seule idée d’affronter ce cirque, Mercure leur tourna
le dos et descendit la petite entrée. Il croisa les ambulanciers
qui remontaient rapidement. Il eut le temps de voir Lemaire,
étendu sur la civière, branché au soluté, un masque à oxygène
sur la bouche. L’air accablé, Mercure suivit un moment des
yeux la civière, puis poursuivit son chemin. Il pensa un moment
290