Les Sept Jours du ta..

Avait-elle écouté les nouvelles de tout à l’heure ? Qu’en pensaitelle
?
Le téléphone sonna longtemps, aucun répondeur
automatique ne se déclencha. Il finit par raccrocher.
— Hervé…, persistait Wagner.
Mais Mercure était déjà sorti.
*
Il écoutait la télé depuis plus de deux heures. En fait, il
regardait une chaîne dix secondes, puis changeait de canal.
Comme la télévision captait seulement cinq postes, il en faisait
rapidement le tour. Mais à mesure que les bouteilles de bière
vides s’accumulaient à ses pieds, les canaux changeaient de
moins en moins rapidement. Bruno baissa les yeux et compta le
nombre de dépouilles : huit. Bon Dieu ! c’était ridicule de boire
autant ! S’enivrer n’était vraiment pas une bonne idée, il en
avait pourtant eu la preuve deux jours plus tôt…
Il consulta sa montre, le regard légèrement embrouillé :
quinze heures cinquante. Peut-être que le monstre avait déjà
repris suffisamment de forces… Fallait voir… Il ferma la
télévision, se leva, étourdi un court moment, et voulut se diriger
vers le couloir, mais l’étourdissement persistait et il bifurqua
vers la cuisine pour se passer de l’eau sur le visage. Il tendit la
main vers le lavabo et vit qu’elle tremblait toujours.
— Criss ! arrête de trembler ! cria-t-il.
Peut-être devrait-il attendre d’être dégrisé… sinon, il risquait
de ne rien sentir, comme il y avait deux jours…
Se cherchait-il des raisons pour ne pas passer à l’action ?
Ridicule ! Il irait, immédiatement, tout de suite ! Et il le
tuerait !
Non, non, pas le tuer ! Demain ! Demain seulement ! D’ici là,
il fallait… il devait… il fallait qu’il atteigne le haut de l’échelle, le
sommet de la satisfaction…
Il leva les yeux vers la fenêtre en prenant une bonne
respiration. Dehors, l’averse s’était enfin arrêtée, mais le ciel
noir indiquait clairement qu’il ne s’agissait que d’une pause.
Tout à coup, le médecin distingua entre les arbres une
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