Les Sept Jours du ta..

Dehors, la tempête empirait. Même que Bruno crut entendre
le tonnerre au loin, mais il n’en était pas sûr. La pluie était si
bruyante, la forêt si animée, son esprit si confus…
Sans délicatesse, il balança Masson sur la banquette arrière
de la Honda Civic. Sur le point de s’installer derrière le volant, il
eut un moment d’indécision, puis retourna à l’intérieur de la
maison. Il se prit une autre bière, hésita, puis, en haussant les
épaules, emporta la caisse avec lui.
Il tourna la clé ; le moteur vrombit, les phares s’allumèrent
et éclairèrent le lac tourmenté, à vingt mètres de la voiture. Un
gémissement se superposa alors au vacarme de l’averse :
Masson était sur le point de se réveiller !
En vitesse, Bruno sortit de la voiture et retourna encore une
fois dans le chalet. Là, il courut vers la chambre du monstre,
mais son pas devenait de plus en plus imprécis et il se frappa le
tibia contre le fauteuil, ce qui le fit crier de douleur et de rage.
Dans la chambre, il prépara avec des mains tremblantes une
injection, sans un seul regard vers son prisonnier inconscient,
se reprit deux fois, puis ressortit en boitillant.
Diane Masson, légèrement redressée sur la banquette
arrière, avait les yeux ouverts et, à moitié inconsciente,
regardait vers le lac d’un air hébété. Quand Bruno se précipita
sur elle, elle eut à peine le temps de le reconnaître qu’il lui
plantait l’aiguille dans le bras. Dix secondes plus tard, elle
dormait profondément.
Rassuré, il prit une grande respiration. Il s’installa derrière
le volant et hésita devant l’ampleur du déluge. Conduire par un
temps semblable était complètement insensé. Maintenant que
Masson dormait, il n’avait qu’à la garder là, non ?
Non. La tempête n’était pas que dehors, mais aussi dans sa
tête. Et elle ne s’apaiserait pas si cette femme restait dans la
maison ! Ses dernières phrases, ses horribles, insultantes
dernières phrases ne lui sortiraient pas de la tête tant qu’elle
serait ici !
Et, surtout, il savait qu’il ne pourrait torturer le monstre
avec elle dans la maison… C’était absurde, mais c’était comme
ça !
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