Les Sept Jours du ta..

Bruno arrêta sa voiture au coin de la rue. À une cinquantaine
de mètres devant lui, la silhouette du duplex se dressait dans la
nuit. Avec ses jumelles, il regarda vers la fenêtre illuminée. La
cuisine apparut à travers les lentilles. Toujours tranquille,
toujours manifestement déserte. Son ordinateur était toujours à
la même place…
Il se raidit tout à coup.
Sur l’écran de son ordinateur, les deux souris ne se
poursuivaient plus. Tout était noir et un curseur clignotait. Son
écran de veille n’était plus en fonction. Et il était programmé
pour se déclencher après douze minutes d’inactivité.
Quelqu’un venait de toucher à son clavier.
Il abaissa lentement les jumelles en sentant un grand frisson
lui parcourir le corps. Puis, il les remit devant ses yeux et
examina la rue, en face de l’immeuble. Il y avait deux voitures
stationnées. Dans l’une d’elles, Bruno distingua une silhouette
derrière le volant. Ses traits étaient camouflés par l’obscurité,
mais le médecin voyait bien qu’elle ne faisait rien. Comme si
elle attendait quelqu’un. Quelqu’un comme Bruno…
Il s’empressa de faire reculer sa voiture, jusqu’à ne plus voir
la maison. Avait-il été répéré ? À cette distance, dans cette
obscurité et cette pluie, ce serait étonnant. D’ailleurs, personne
ne tournait la rue devant lui, aucune voiture ne se mettait à sa
poursuite. Il fit demi-tour puis se remit lentement en route. Il
prit deux longues respirations, le corps couvert de sueur.
Ça y était, la police avait découvert la fausse piste de
Longueuil et était remontée jusqu’ici. Et tout cela dans la
dernière heure ! Bon Dieu ! il l’avait échappé belle…
Pourtant, il voulait absolument donner ce coup de téléphone
ce soir. Ce serait le dernier, mais il devait le faire !
Il vit une cabine téléphonique devant un magasin fermé. Il
observa les alentours : la rue était parfaitement déserte.
Oui, pourquoi pas ? Même si la police découvrait qu’il avait
utilisé cette cabine, cela n’avait plus aucune importance,
puisque maintenant Charette avait été ciblée…
Il arrêta sa voiture, courut sous la pluie et s’engouffra dans la
cabine téléphonique. Il demanda à la téléphoniste le numéro de
TVA, à Montréal. Il composa ensuite le numéro, mais on
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