Les Sept Jours du ta..

policier revint au bout de deux minutes et ils déverrouillèrent la
porte.
— J’espère que vous avez un mandat ! cria Gamache d’en
bas.
Ils entrèrent prudemment, arme au poing : tout de même, il
ne fallait pas prendre de risque… Mais il n’y avait personne.
Dans la chambre, le lit était défait. Il y avait quelques vestiges
de nourriture sur le comptoir et la table de la cuisine. Un
journal était ouvert sur le divan du salon.
Aucune trace de sang ou de violence. Aucune trace qu’on ait
gardé quelqu’un prisonnier ici.
— On fouille en profondeur ? demanda sans conviction le
collègue.
Bolduc soupira. À quoi bon ? Hamel et sa victime ne se
cachaient pas dans un tiroir, quand même !
Les deux policiers ressortirent en verrouillant la porte
derrière eux. Toutes ces recherches étaient absurdes ! Hamel et
son prisonnier ne pouvaient pas se cacher dans un immeuble à
logements, ça ne tenait pas debout !
— Est-ce que vous allez revenir me voir dans deux jours, ou
je peux espérer avoir la paix, maintenant ? ironisa Gamache en
reprenant sa clé.
Bolduc se contenta de lui décocher un regard noir, puis les
deux policiers sortirent de l’immeuble.
*
Assis dans le fauteuil, un magazine sur les genoux, une bière
à ses pieds, Bruno regardait vers la fenêtre, le regard vacant.
L’après-midi avait été long.
Vers quatorze heures trente, il était retourné dans la
chambre du monstre. Il avait constaté que l’assiette et le verre
étaient vides. Malgré son état de faiblesse et de souffrance, le
monstre avait tout de même rampé jusqu’à son repas. Il était
maintenant mi-couché, mi-appuyé contre le mur, incapable de
trouver une position confortable. Sur son corps, le sang avait
séché ; il ressemblait à un Apache dont les peintures de guerre
auraient coulé sous la pluie. Les deux zébrures sur son visage
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