Les Sept Jours du ta..

Si vous nous mettez des bâtons dans les roues, je vous fais
évacuer du coin, liberté de presse ou non.
Le calme autoritaire du sergent-détective fit son effet : tous
se turent, malgré les moues déçues. Mercure alla rejoindre le
groupe d’une quinzaine de policiers. Six d’entre eux étaient de
Drummondville, dont Cabana, et ils saluèrent le sergentdétective.
Le plus âgé du groupe lui donna la main et se
présenta : sergent Normand Raîche, de la SQ. Il montra du
doigt le chemin de terre :
— Tout indique qu’il ne sait pas encore qu’on est là. C’est le
calme absolu, en bas. Il dort peut-être encore…
Mercure hocha la tête et fit quelques dans le petit chemin. Il
distingua le chalet plus bas, paisible. C’est donc dans cette jolie
maisonnette que Hamel, depuis une semaine, se livrait à sa
fureur…
Il vit la voiture de Diane Masson, enfoncée dans l’arbre. Son
idée du déraillement lui traversa l’esprit.
Il revint vers le groupe et regarda autour de lui en se
caressant la joue. Pas très loin, les journalistes attendaient en
prenant des notes. Deux d’entre eux s’adressaient même à une
caméra, en vue d’un reportage ultérieur. Une ambulance de
l’hôpital de Shawinigan était stationnée à l’écart. Une voiture
passa, ralentit : le conducteur regarda avec étonnement ce
rassemblement, puis accéléra. Il faudrait peut-être barrer la
route… Tout Saint-Mathieu-du-Parc devait être au courant de
ce qui se passait, maintenant. Dans dix minutes, des habitants
du coin rappliqueraient…
— C’est votre enquête, Mercure, fit Raîche, alors on vous
laisse les commandes.
Mercure examina les policiers. Tous attendaient,
manifestement très nerveux. Ils avaient beau être de la SQ, ils
étaient affectés en région et ils n’étaient pas habitués à ce genre
d’affaire spectaculaire.
Mercure non plus, d’ailleurs.
Il se tourna de nouveau vers l’entrée qui menait au chalet en
se frottant la joue avec de plus en plus d’insistance,
réfléchissant à toute vitesse.
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