HENRI VERNES
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Chapitre XIV<br />
Trois mille cinq cent quatre-vingt-quinze. Quatre-vingtseize.<br />
Quatre-vingt-dix-sept, Quatre-vingt-dix-huit. Quatrevingt-dix-neuf.<br />
TROIS MILLE SIX CENTS…<br />
Morane s’arrêta de compter et se redressa sur sa couche. Le<br />
moment d’agir était enfin venu, et il se trouvait étrangement<br />
calme et dispos. Tout lui paraissait préférable à cette inaction<br />
inquiète à laquelle il était condamné depuis des jours, et il se<br />
sentait fermement décidé à surmonter coûte que coûte tous les<br />
obstacles pouvant se dresser sur sa route.<br />
Longuement, il contempla le rectangle clair, découpé dans le<br />
mur d’en face par la porte du dortoir grande ouverte sur la nuit.<br />
Près de cette porte, il le savait, se tenait une sentinelle. S’il<br />
réussissait à s’en rendre maître, la voie lui serait<br />
momentanément ouverte.<br />
Morane aspira une large goulée d’air et fit jouer lentement<br />
ses muscles. Dans l’ombre, il sourit. Il avait maintenant cessé<br />
d’être un zombi pour redevenir Bob Morane, et celui-ci, quand<br />
l’enjeu en valait la peine, savait agir avec rapidité et précision.<br />
Bob se leva et, à demi courbé, plus silencieux qu’une ombre,<br />
marcha vers la porte. Il l’atteignit et, se collant au chambranle,<br />
jeta un rapide coup d’œil au-dehors. La sentinelle était là à<br />
quelques mètres, lui tournant le dos. Si Morane l’avait voulu, il<br />
eût pu l’assaillir mais, sous la lumière crue de la lune, il risquait<br />
d’être aperçu par un autre garde. Ce qu’il fallait, c’était attirer la<br />
sentinelle à l’intérieur du dortoir. Là, dans les ténèbres, il<br />
n’aurait aucune peine – du moins il l’espérait – à la mettre hors<br />
de combat.<br />
Du plat de la main, Bob frappa par trois fois la cloison<br />
métallique. Le bruit risquait de réveiller quelques-uns des<br />
robots humains étendus à l’intérieur du dortoir. Mais les<br />
pauvres zombis, après une pénible journée de labeur, dormaient<br />
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