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HENRI VERNES

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parfaitement étranger semblait-il à tout ce qui l’entourait…<br />

Progressivement cependant, son euphorie se dissipa. Il reprit<br />

contact avec le réel. En même temps, les souvenirs lui revinrent,<br />

comme tirés d’un trou obscur pour être progressivement<br />

ramenés à la lumière. Son départ d’El Koufra, l’attaque des<br />

Sabre, sa capture par les soldats-robots de l’Oasis, puis son<br />

entretien avec le professeur Wiener, et cette piqûre, et ce froid<br />

qui l’envahissait, tout lui revenait avec précision. Il se souvint<br />

en même temps des paroles du biologiste à l’adresse de Claude<br />

Bory : « Vous allez m’aider à lui injecter le sérum et, dans<br />

quelques heures, il se réveillera dans un autre monde, son<br />

intelligence détruite et sa personnalité à jamais anéantie. »<br />

— Un zombi, murmura Bob, voilà ce que je suis devenu, ce<br />

que je crois être devenu…<br />

Il tenta de lever la main, s’attendant à ce que ce geste soit un<br />

peu saccadé comme tous ceux accomplis par les robots humains<br />

peuplant l’Oasis K. Pourtant, ce geste fut, au contraire,<br />

parfaitement rythmé. « Allons, pensa Morane, le sérum n’aura<br />

pas encore complètement accompli son effet… » Et puis, tout à<br />

coup, il réalisa que ses pensées étaient trop coordonnées, ses<br />

souvenirs trop précis pour que le sérum ait pu commencer déjà<br />

à opérer.<br />

Morane jeta un coup d’œil à son bracelet-montre et se rendit<br />

compte qu’il était près de douze heures. Cela voulait dire minuit<br />

ou midi. Si c’était minuit, cela faisait plus de six heures qu’il<br />

était là, dans cette pièce capitonnée comme un écrin… ou<br />

comme une cellule pour fou furieux. Six heures… Selon le<br />

professeur Wiener, le poison agissait en quelques heures. Ces<br />

quelques heures étaient passées et, pourtant Bob gardait tous<br />

ses esprits. Quelque chose s’était donc produit qui l’avait<br />

soustrait aux effets de la piqûre. Mais quelle était cette chose ?<br />

À ce moment, une voix – juste un murmure – sembla sortir<br />

de la muraille. Elle dit seulement :<br />

— Il faut jouer la comédie… Jouer la comédie…<br />

Il y eut un bref déclic, puis plus rien. Morane continua à<br />

prêter l’oreille, mais la voix semblait s’être définitivement tue.<br />

Bob allait d’étonnement en étonnement. Non seulement il<br />

aurait dû se réveiller privé de toute personnalité, mais encore<br />

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