HENRI VERNES
HENRI VERNES
HENRI VERNES
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— Je te remercie de ton aide, Saïd… Quand je serai de retour<br />
à Alger, je m’arrangerai pour te dédommager…<br />
Une fois encore, le Targui secoua la tête.<br />
— Pour me prouver ta reconnaissance, il te suffira de parler<br />
là-bas de la condition dans laquelle nous nous trouvons, mes<br />
hommes et moi, face à cette Oasis du diable. Peut-être pourra-ton<br />
nous aider…<br />
Saïd Moussa se leva dignement et marcha vers la sortie de la<br />
tente. Avant de soulever la portière de cuir, il se retourna encore<br />
vers Morane.<br />
— Dors, dit-il. Demain, tu auras besoin de toute ta force et de<br />
tout ton courage pour accomplir ce grand voyage vers le nord…<br />
*<br />
* *<br />
Dans un demi-sommeil, Bob avait maintenant l’impression<br />
d’entendre marcher des milliers de bêtes aux pattes de fer. Et,<br />
brusquement, il devina autour de lui de nombreuses présences.<br />
Une main se posa sur son épaule. Il sursauta et ouvrit les<br />
yeux. Un homme mince, au visage osseux éclairé par des yeux<br />
noirs aux regards méchants, se tenait près de la litière. Il portait<br />
un uniforme de coupe militaire, en toile kaki, et un turban de<br />
coton blanc. Morane remarqua aussitôt que, sur sa manche<br />
droite, était cousu un grand K de drap rouge. Derrière lui,<br />
d’autres hommes qui, eux, avaient ces visages figés et ces yeux<br />
fixes que Bob connaissait bien, se tenaient debout, braquant<br />
leurs mitraillettes.<br />
Sur les lèvres du personnage au visage osseux, il y eut un<br />
sourire déplaisant.<br />
— Navré de devoir vous tirer de votre sommeil,<br />
Commandant Morane, dit-il. Mais laissez-moi me présenter<br />
d’abord. Capitaine Lang, de l’Oasis K…<br />
Tout de suite, Morane avait reconnu la voix du nouveau<br />
venu. C’était celle-là même qui, deux nuits plus tôt, dans la<br />
montagne, avait prononcé ces paroles à l’adresse des soldats<br />
lancés à sa poursuite : « Si vous découvrez l’homme que nous<br />
66