HENRI VERNES
HENRI VERNES
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— N’oubliez pas les ordres, disait-elle. Si vous découvrez<br />
l’homme que nous cherchons, il doit être abattu aussitôt. De<br />
toute façon, il ne faut pas qu’il s’échappe, sous aucun prétexte…<br />
En réponse à ces paroles, seuls quelques grognements<br />
retentirent çà et là. Morane s’aplatit sur le sol de son refuge<br />
tentant de se confondre avec le roc. Bien sûr, s’il était découvert,<br />
il se défendrait, mais il savait que cette résistance serait inutile<br />
et que, bientôt, les mitrailleuses auraient raison de lui. Là<br />
s’arrêterait cette aventure désespérée où il s’était lancé à<br />
contrecœur, poussé seulement par un esprit chevaleresque qui,<br />
peut-être, serait la cause de sa perte.<br />
Les minutes s’écoulèrent, pareilles chacune à un siècle et<br />
chargées de lourde angoisse. De temps en temps, l’ombre d’un<br />
soldat passait devant la crevasse et Bob ne pouvait s’empêcher<br />
de se demander à nouveau quels étaient ces êtres étranges,<br />
seulement à moitié humains, chargés de veiller sur le territoire<br />
de l’Oasis K.<br />
Doucement, la lassitude s’emparait de Bob, comme si ses<br />
nerfs, soumis à une trop longue tension, allaient soudain le<br />
lâcher. Il se détendit, toujours allongé sur le sol de la faille.<br />
Lentement, sa tête se renversa en arrière et s’appuya au roc.<br />
Alors, les yeux grands ouverts et suivant toujours, sans qu’il s’en<br />
rende bien compte les allées et venues des soldats, Bob sombra<br />
dans une profonde torpeur.<br />
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