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HENRI VERNES

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— Tu n’as pas à me remercier, répondit-il. J’ai agi pour toi<br />

comme j’aurais fait pour un ami car, qui sait, les inconnus<br />

d’aujourd’hui sont peut-être les amis de demain…<br />

Bob ne répondit pas. Il n’y avait d’ailleurs rien à répondre à<br />

des paroles aussi sensées. Il devinait cependant qu’une question<br />

était sur les lèvres du chef touareg mais que celui-ci, par<br />

déférence pour son hôte, se retenait de la poser.<br />

— Je désirerais remonter vers le nord, Saïd, dit-il. Pourraistu<br />

m’y aider ?<br />

L’Arabe hocha la tête.<br />

— Je comprends, dit-il, que tu veuilles fuir les mauvais<br />

hommes de l’Oasis. Avant, les Touaregs de ma tribu et eux<br />

étions amis, ils nous traitaient bien ; mais, depuis deux lunes,<br />

tout a changé. Par deux fois déjà, ils sont venus razzier nos<br />

villages, pour amener des jeunes hommes et les réduire en<br />

esclavage…<br />

— N’avez-vous pas tenté de résister ? interrogea Morane.<br />

Le visage de l’Arabe se durcit et ses yeux brillèrent de colère<br />

contenue.<br />

— Résister ?… Nous l’aurions bien voulu, mais nous ne<br />

possédons que quelques fusils, tandis que les hommes de<br />

l’Oasis, eux, possèdent des armes venues de l’enfer… Tenter de<br />

résister serait vouer ma tribu à la destruction totale.<br />

Morane comprenait que Saïd Moussa avait raison, qu’il n’y<br />

avait aucune pitié à attendre des nouveaux maîtres, quels qu’ils<br />

soient, de l’Oasis K, et c’était pour ce motif qu’il voulait, plus<br />

que jamais, gagner le nord. La mission qu’il avait acceptée<br />

dépassait ses forces. Il se heurtait à une puissance inhumaine et<br />

cruelle, quasi mécanique, et s’il s’engageait davantage encore<br />

entre ses rouages, il serait infailliblement broyé.<br />

— Quand penses-tu pouvoir me conduire vers le nord ?<br />

interrogea-t-il à l’adresse de Saïd.<br />

— Demain, répondit l’Arabe. Juste le temps de mettre sur<br />

pied une caravane de dromadaires, et mes hommes te mèneront<br />

aux premières oasis en bordure du désert. Une fois là, il te sera<br />

aisé de rejoindre la côte…<br />

Morane poussa un soupir de soulagement.<br />

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