HENRI VERNES
HENRI VERNES
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— Pourquoi vous tourmenteraient-elles ? Si vous atterrissez<br />
en deçà de la première ligne, vous ne courez aucun risque.<br />
— Bien sûr, fit Bob, je ne cours aucun risque, si les rampes<br />
de lancement sont toujours bien situées aux mêmes endroits<br />
que précédemment. Mais voilà, ne les a-t-on pas changées de<br />
place, n’en a-t-on pas ajouté de nouvelles à celles existant déjà ?<br />
Pendant un instant, le colonel Jouvert parut réfléchir.<br />
— C’est possible, dit-il. C’est pour cela que, dans votre<br />
intérêt, il vaudrait mieux vous assurer une marge de sécurité et<br />
vous poser nettement en avant du point où sont situées les<br />
rampes de lancement qui nous sont connues. Ainsi, vous<br />
courrez moins de risques…<br />
— Dans ce cas, fit remarquer Morane, il me faudra alors<br />
joindre l’Oasis K en marchant à travers le désert, et cela n’aura<br />
rien de particulièrement agréable.<br />
— Vous marcherez la nuit, profitant de la fraîcheur. Cela<br />
vous permettra également d’échapper plus aisément aux<br />
recherches des troupes terrestres qui surveillent les abords de la<br />
base.<br />
De sa main droite aux doigts écartés, Bob se peigna les<br />
cheveux. Il fit la moue.<br />
— Tout ceci ne me paraît pas bien réconfortant, Colonel. Si<br />
j’échappe aux fusées-robots, je cours le risque de tomber sous<br />
les coups des chasseurs aériens. Si j’échappe également à ces<br />
derniers, les forces terrestres s’arrangeront alors pour me régler<br />
mon compte.<br />
Mais Jouvert secoua les épaules.<br />
— Ce pessimisme m’étonne de vous, dit-il. Il est inutile de<br />
jeter le manche après la cognée. Si j’en juge par vos aventures<br />
précédentes, vous êtes déjà passé à travers pas mal de dangers.<br />
Sans doute passerez-vous encore à travers ceux-ci.<br />
Cette fois, Bob eut un geste fataliste.<br />
— Peut-être avez-vous raison… Pourquoi la chance<br />
m’abandonnerait-elle, après tout ? D’ailleurs, si elle devait<br />
m’abandonner, elle m’abandonnerait de toute façon, que ce soit<br />
ici, ou à Alger, ou à Paris, ou là-bas, à l’Oasis K. Quand on a la<br />
guigne contre soi, on court autant de risques de se faire écraser<br />
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