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Echelle contraste variable

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progressive avec des altérations de la papille et des atteintes subséquentes du champ<br />

visuel.<br />

Pour la cécité la définition est cruciale. En effet de quelle cécité parle-t-on ? S’il s’agit de<br />

l’acuité visuelle retient-on la cécité légale qui est de 1/20 chez nous, mais de 1/10 dans<br />

d’autres pays, ou bien garde-t-on uniquement l’absence de perceptions lumineuses ? Si<br />

le champ visuel est choisi comme marque de la cécité s’agit-il d’une atteinte dans les 5<br />

ou 10 degrés centraux et avec quelle méthode ? Les choses se compliquent encore plus<br />

si l’on opte pour un examen binoculaire du champ visuel [4].<br />

Comme l’a écrit avec beaucoup de bon sens un éditorialiste, la première cause de cécité<br />

est sa propre définition ; plus de personnes sont aveugles par définition que par toute<br />

autre cause [5]. Le même auteur souligne que aveugle s’utilise avec le verbe être ; je suis<br />

aveugle marque un arrêt, la cécité faisant partie intégrante de la personne. Par contre la<br />

maladie s’emploie avec le verbe avoir, j’ai un glaucome, ce qui laisse plus de place à l’action.<br />

Enfin le terme cécité est ambigu, car il est estimé que 90 % des cécités légales possèdent<br />

encore des perceptions lumineuses. De plus, comment être crédible pour un patient<br />

atteint de DMLAen lui affirmant qu’il ne sera jamais aveugle, alors que la famille brandit<br />

un article d’un journal grand public avec le titre « La DMLA, première cause de cécité<br />

après 65 ans ».<br />

La classification de PH Wood qui évalue les maladies non pas uniquement sur l’aspect<br />

mécanistique, mais sur le retentissement fonctionnel et social (incapacité, déficience,<br />

handicap) est certainement plus proche de la réalité des problèmes des patients, mais en<br />

pratique elle est peu utilisée [6].<br />

La cécité pour quels glaucomes ?<br />

Aux USA une estimation donnait pour l’an 2000, 130.540 personnes glaucomateuses<br />

aveugles des 2 côtés (acuité visuelle ODG ( 1/10) pour une population de glaucome primitif<br />

à angle ouvert de 2.5 millions [7].<br />

Des études de la Mayo Clinic sur une période de plus de 20 ans ont conclu à 27 % de<br />

cécité unilatérale et 9 % de cécité bilatérale [8, 9]. Dans cette série le déficit initial du<br />

champ visuel était le facteur pronostique essentiel quant à la cécité [10]. La chirurgie<br />

permettait dans cette cohorte d’éviter la cécité dans 54 % des cas [11]. Ces chiffres semblent<br />

cependant un peu élevés la cécité bilatérale se situant plutôt vers les 5 % [12].<br />

Pour les glaucomes secondaires, le taux de cécité est mal connu mais l’impression clinique<br />

est qu’ils sont beaucoup plus sévères que les formes primitives.<br />

Quant aux glaucomes chroniques à angle fermé, ils représentent en Chine un véritable<br />

fardeau et 91 % des glaucomes, avec environ 10 millions de personnes touchées après 40<br />

ans : 55 % ont un œil aveugle et 18.1 % présentent une cécité bilatérale [13].<br />

On peut retenir sommairement que l’atteinte d’emblée des deux hemi-champs conduit<br />

à une cécité dans 54 % des cas sur 10 ans [14]. Si un œil est d’emblée aveugle par glaucome<br />

le risque de cécité pour l’œil adelphe est de 9 % à 10 ans [14].<br />

Toutes ces études et estimations se basent sur un champ visuel monoculaire ; le champ<br />

visuel binoculaire est cependant un meilleur reflet de la réalité des patients et de leur<br />

qualité de vie [4, 15].<br />

La prévention de la cécité due aux glaucomes<br />

Elle passe par le dépistage et la baisse de la pression intra-oculaire (PIO).<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />

Le dépistage<br />

Toutes les études épidémiologiques concordent sur un point : 40 à 50 % des patients porteurs<br />

de glaucome ne sont pas identifiés [16]. La tâche est donc lourde qui consiste à<br />

rechercher ces patients dont la cécité due au glaucome peut le plus souvent être évitée.<br />

La mesure de la tension oculaire au tonomètre de Goldmann ou à air est à elle seule un<br />

piètre outil de dépistage. En effet sa sensibilité (capacité à identifier les vrais patients<br />

glaucomateux) est de 47 % et sa spécificité (capacité d’affirmer qu’un sujet n’a pas de<br />

glaucome) est de 92 % pour un chiffre de 21 mm Hg [17].<br />

Il faut donc nécessairement adjoindre une technique plus spécifique et plus sensible ;<br />

aujourd’hui cette technique existe, il s’agit du FDT (Frequency Doubling Technique) qui<br />

donne un champ visuel de dépistage en une minute par œil. Sa spécificité et sa sensibilité<br />

dépassent les 90 % [18].<br />

Les progrès de la génétique sont une autre approche du dépistage, pour l’instant encore<br />

assez loin de la pratique quotidienne [19].<br />

La baisse de la pression intra-oculaire<br />

Certes la PIO n’est pas la cause des glaucomes, mais c’est un des principaux facteurs de<br />

risque qui a le grand avantage d’être accessible à un traitement. De nouvelles pistes thérapeutiques<br />

ont été ouvertes dans le domaine des désordres vasculaires des glaucomes<br />

et de la neuroprotection par exemple. Si de nombreuses preuves expérimentales chez<br />

l’animal viennent appuyer ces hypothèses, il faut bien garder à l’esprit que seule la baisse<br />

de la PIO d’une façon suffisante et adaptée pour chaque patient comme la recherche<br />

de la PIO cible par exemple a été démontrée comme efficace dans la sauvegarde de la<br />

fonction visuelle qui se résume pour l’instant au champ visuel au travers de grandes<br />

études prospectives de longue durée [20].<br />

Ainsi dans les glaucomes débutants non encore traités la CIGTS (Collaborative Initial<br />

Glaucoma Treatment Study) est une étude prospective, randomisée, multicentrique (14<br />

centres aux USA) qui a évalué le traitement médical et chirurgical avec détermination<br />

d’une PIO cible [21]. A cinq ans le champ visuel était bien conservé dans chaque groupe<br />

[22].<br />

Dans les glaucomes avancés, l’AGIS (Advanced Glaucoma Intervention Study) est une<br />

étude prospective, randomisée, multicentrique (11 centres aux USA) qui a enrôlé de 1988<br />

à 1992, 789 yeux de 591 patients [23]. Après 8 ans le groupe qui avait en moyenne une<br />

PIO inférieure à 12 mm Hg avait peu aggravé son champ visuel contrairement aux groupes<br />

avec des pressions supérieures [24].<br />

Dans les hypertonies oculaires l’OHTS (Ocular Hypertension Treatment Study) est une<br />

étude prospective, randomisée, multicentrique (22 centres aux USA) qui a enrôlé 1636<br />

patients hypertones [25]. A cinq ans dans le groupe traité médicalement, 4,4 % des<br />

patients ont évolué vers un glaucome contre 9,5% dans le groupe non traité [26].<br />

Conclusion<br />

Les glaucomes, vraisemblablement à cause de la nature insidieuse de leur évolution,<br />

demeurent la deuxième cause mondiale de cécité et ce indépendamment du niveau de<br />

vie des différents pays.<br />

La lutte contre cette cécité est bel et bien un problème politique<br />

■ Quels sont les efforts des responsables de la santé pour développer les centres de<br />

basse vison pour les glaucomateux déjà aveugles ?<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002

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