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Echelle contraste variable

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élaboré par le National Eye Institute utilisant 25 items (NEI-VFQ 25) [3, 4]. D’autres<br />

questionnaires ont été proposés, en particulier pour questionner les patients atteints<br />

d’affections sévères entraînant une basse vision [5].<br />

L’utilisation de ces différents questionnaires a pour mérite essentiel de pouvoir quantifier,<br />

avec une méthodologie fiable, des éléments jusqu’à présent peu quantifiables et très<br />

qualitatifs. Ils pourraient permettre dans l’avenir de valider des techniques d’interventions<br />

telles que la rééducation des basses visions, pour lesquelles le bénéfice qualitatif<br />

est évident pour les patients et pour les praticiens, mais qui n’entraîne que peu de modifications<br />

des paramètres mesurables.<br />

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une affection sévère et répandue,<br />

devenue la première cause de baisse d’acuité visuelle sévère dans toutes les sociétés<br />

développées. La DMLA atteint la rétine centrale, mais respecte la rétine périphérique.<br />

C’est ainsi que pour de nombreux praticiens, son retentissement est finalement modeste<br />

dans la mesure où elle permet aux patients de conserver une vision d’ensemble et des<br />

possibilités de déplacement souvent satisfaisantes. Le risque de sous-estimer l’impact<br />

psychosocial de cette affection est donc important. Les études de qualité de vie récemment<br />

publiées vont à l’encontre de cette impression générale, montrant un retentissement<br />

extrêmement sévère sur des activités importantes de la vie quotidienne. De plus,<br />

certaines publications ont insisté sur le retentissement sur l’humeur avec des taux de<br />

dépression importants chez les patients atteints de DMLA. Le présent article tente d’analyser<br />

la littérature récente en ce domaine.<br />

Relation entre acuité visuelle et diminution des performances dans la vie quotidienne<br />

West et collaborateurs rapportent une étude portant sur 2520 patients américains. Les<br />

analyses ont porté sur des questionnaires de difficulté à effectuer telle ou telle activité,<br />

tant à la maison qu’à l’extérieur. Parallèlement ont été mesurées l’acuité visuelle et la<br />

sensibilité au <strong>contraste</strong>. Les auteurs observent une corrélation extrêmement forte entre<br />

l’acuité visuelle d’une part, la sensibilité au <strong>contraste</strong> d’autre part et la diminution des<br />

performances des patients dans la vie quotidienne [6].<br />

Brown et collaborateurs ont utilisé une méthode différente appelé “Utility Values”. Il<br />

s’agit de méthodes dérivées des modèles économiques qui permettent d’apprécier des<br />

conditions incertaines de façon plus précise. On utilise d’une part le “time trade-off<br />

method” ; celui-ci consiste à demander aux patients combien d’années ils pensent avoir<br />

encore à vivre. Une fois cette donnée acquise, on leur demande combien d’années ils<br />

seraient prêts à perdre en échange d’un retour à une vision parfaite des deux yeux. La<br />

seconde méthode est la “standard gamble method” ; dans ce cas, on demande aux<br />

patients quel pourcentage de risque de mourir il est prêt à prendre pour retrouver une<br />

vision parfaite des deux yeux. Brown et collaborateurs rapportent des résultats très différents<br />

selon l’acuité visuelle du meilleur oeil. Lorsque l’acuité visuelle du meilleur oeil<br />

est comprise entre 8 et 10/10, les patients sont prêts à échanger 11 % de leurs années restantes<br />

; lorsque l’acuité visuelle est comprise entre 5 et 8/10, les patients échangent en<br />

moyenne 19 % de leur temps restant. Lorsque l’acuité visuelle est chiffrée entre 2/10 et<br />

3,3/10, l’échange est beaucoup plus important, chiffré à 43 % ; lorsque l’acuité visuelle<br />

est comprise entre 1/10 et 1/20, les patients échangent près de la moitié de leurs années<br />

restantes (48 %) ; enfin les patients dont l’acuité visuelle est limitée de compter des<br />

doigts à la perception lumineuse sont prêts à échanger 60 % de leur temps restant contre<br />

le retour à une vision parfaite de chaque oeil [7].<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />

Il s’agit d’une étude très importante permettant de montrer l’importance qu’attachent<br />

les patients au retour à une vision normale, et le fait que la plupart des malvoyants sont<br />

prêts à échanger plus d’un tiers de leur vie restante. C’est une notion que les ophtalmologistes<br />

n’avaient sans doute pas ces dernières années.<br />

Scott et collaborateurs rapportent une prévalence très élevée de stress émotionnel chez<br />

les patients atteints de maladie rétinienne. L’étude a concerné 86 patients consécutifs<br />

dont les scores ont été comparés à 51 sujets ayant une vision normale. Les questionnaires<br />

ont porté sur 4 catégories : les symptômes somatiques, l’anxiété et l’insomnie, le<br />

retentissement social et la dépression sévère. Ce questionnaire est appelé General Health<br />

Questionnaire. Un stress émotionnel est observé chez 59 % des patients contre 2 % des<br />

contrôles. Il est à noter une très grande corrélation entre le score obtenu à ce questionnaire<br />

et la mauvaise acuité visuelle. Cette étude a mis en évidence d’autres facteurs prédictifs<br />

de stress émotionnel : une durée courte de la maladie, l’existence de pathologies<br />

associées [8].<br />

Au total, ces 3 études conduites avec une méthodologie indiscutable montrent l’existence<br />

d’un stress important chez les patients atteints de maladies rétiniennes, un retentissement<br />

important sur leur vie quotidienne, mais aussi sur le vécu de leur maladie puisque<br />

les patients sont prêts à échanger un nombre important d’années restantes contre le<br />

retour à une situation parfaite.<br />

Les formes de début<br />

Différentes études se sont intéressées aux difficultés dans la vie quotidienne rencontrées<br />

par les patients atteints de dégénérescence maculaire bilatérale débutante ou même de<br />

dégénérescence maculaire liée à l’âge unilatérale.<br />

Scilley et collaborateurs rapportent une étude comprenant 92 patients atteints de maculopathie<br />

liée à l’âge (les formes de début de DMLAavec drusen ou altérations de l’épithélium<br />

pigmentaire, sans néo-vaisseau choroïdien, ni atrophie géographique et avec<br />

une acuité visuelle de plus de 3/10) comparés à un groupe de 55 adultes témoins.<br />

Le test utilisé est l’ADVS (Activities of Daily Vision Scale). Cette étude montre des difficultés<br />

pour la conduite nocturne dans tous les groupes de patients même ceux dont<br />

l’oeil controlatéral à une acuité visuelle de plus de 3/10. Des difficultés sont également<br />

rapportées en vision de près et en terme de gêne à l’éblouissement. Lorsque l’oeil<br />

controlatéral a également une acuité visuelle de mois de 3/10, des difficultés sont rencontrées<br />

pour tous les actes de la vie quotidienne. Cette étude est importante montrant<br />

qu’une gêne dans la vie quotidienne peut être perçue par les patients même lorsque<br />

l’autre oeil n’est pas atteint [9].<br />

Brown et collaborateurs ont également comparé des patients atteints de DMLAunilatérale<br />

à des individus normaux. L’étude a consisté à un questionnaire utilisant le “time<br />

tradeoff method” décrite plus haut. Les patients atteints de DMLA sévère unilatérale<br />

sont près à échanger 11 % de leurs années restantes contre un retour à une vision strictement<br />

normale et la différence avec un groupe de sujets sains est statistiquement significative<br />

[10].<br />

Les formes sévères de DMLA<br />

L’impact psycho-social<br />

William et collaborateurs rapportent en 1998 la première étude importante sur la qualité<br />

de vie des patients atteints de DMLA. Cette étude concernait 86 % atteints ayant une<br />

cécité légale à au moins un oeil (acuité visuelle inférieure ou égale à 1/10) et une acuité<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002

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