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adie, n’a pas fondamentalement modifié cet équilibre, même si les dernières décisions<br />
gouvernementales cherchent à introduire une plus grande implication des URCAM<br />
dans la régulation du secteur libéral.<br />
Ainsi, les deux secteurs se développent avec leur spécificité, avec cette dissociation des<br />
territoires qui n’est pas neutre en matière de conduite des négociations: dans le secteur<br />
hospitalier, les acteurs, malgré leurs conflits d’intérêt, négocient de manière régulière<br />
pour leurs budgets, leurs orientations, avec une large déconcentration des décisions au<br />
plan régional, alors que le secteur libéral est un terrain d’affrontement d’autant plus vif<br />
que les acteurs locaux sont très éloignés des véritables centres de décision.<br />
Les outils de la planification<br />
Les deux “piliers” de la planification sanitaire sont la Carte Sanitaire et le Schéma<br />
Régional de l’Organisation Sanitaire. Ces deux outils complémentaires ont été mis en<br />
place à l’occasion des lois hospitalières de 1970 (Carte Sanitaire), puis de 1991 (SROS).<br />
Les besoins d’équipements sont analysés non pas à l’échelle du Département (sauf cas<br />
particulier) mais par “secteur sanitaire”, zones qui correspondent plus ou moins aux<br />
bassins de vie et aux bassins de santé identifiés par les autorités sanitaires. Pour la psychiatrie,<br />
un autre découpage est utilisé. La réflexion sur les territoires se heurte toutefois<br />
au fait que les différentes activités de santé ne sont pas organisées selon les mêmes territoires.<br />
La Carte Sanitaire<br />
La Carte Sanitaire détermine “les limites des régions et des secteurs sanitaires ainsi que<br />
celles des secteurs psychiatriques, la nature et l’importance des installations nécessaires<br />
pour répondre aux besoins de la population, y compris les équipements matériels lourds<br />
et les structures de soins alternatives à l’hospitalisation et notamment celles nécessaires<br />
à l’exercice de la chirurgie ambulatoire” (L6121-2 Code de la santé publique).<br />
Le mécanisme de la Carte Sanitaire repose sur la détermination d’indices de besoin par<br />
groupes de disciplines. Ces “fourchettes” d’indices sont fixées par le ministère de la<br />
santé au plan national, les ARH appliquant ensuite ces indices à la réalité régionale.<br />
Les soins de suite et la réadaptation fonctionnelle sont soumis à la Carte Sanitaire. Les<br />
projets de création d’un centre de basse vision relèvent donc de la carte sanitaire en<br />
“soins de suite et de réadaptation” (SSR).<br />
Le Schéma Régional de l’Organisation Sanitaire (SROS)<br />
Un schéma est établi pour chaque région sanitaire pour tout ou partie des moyens dont<br />
la nature est arrêtée par la carte sanitaire. Le SROS vise à susciter les adaptations et les<br />
complémentarités de l’offre de soins, ainsi que les coopérations, notamment entre les<br />
établissements de santé. Il détermine l’organisation territoriale des soins de toute nature,<br />
compris ou non dans la Carte Sanitaire, qui permettra la réalisation des objectifs.<br />
(L6121-3 Code de la santé publique)<br />
Comme on peut le constater dans cette définition, le SROS a en charge “l’organisation<br />
territoriale des soins de toute nature” et pas seulement l’organisation du secteur hospitalier.<br />
Dans les faits, les SROS ne semblent pas parvenus à construire une véritable complémentarité<br />
entre les soins de ville et l’hôpital. Les ARH n’ont pas de pouvoir de décision<br />
sur l’organisation des soins en secteur libéral, l’interlocuteur des représentants des<br />
professions de santé étant l’URCAM (voir ci-dessus). Enfin, la loi est relativement peu<br />
précise sur la méthode d’élaboration des SROS, qui est définie par circulaire interne à<br />
l’administration de la santé.<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />
Les instances de régulation<br />
Depuis la réforme d’avril 1996, l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH) est la<br />
seule autorité compétente pour déterminer l’allocation budgétaire des établissements de<br />
santé publics et privés et arrêter la Carte Sanitaire et le SROS.<br />
Deux instances sont systématiquement consultées pour donner leur avis sur les projets<br />
de SROS et de Carte Sanitaire, les Conférences Sanitaires de Secteur et le Comité<br />
Régional de l’Organisation Sanitaire et social (CROSS). Les Conférences sanitaires de<br />
secteur associent, dans chaque secteur sanitaire, les représentants des établissements<br />
publics et privés et les maires des villes où ces établissements sont implantés.<br />
Le CROSS est également une instance consultative qui statue au plan régional sur tous<br />
les projets de création ou de transformation d’établissements sanitaires et sociaux, avec<br />
deux sections qui traitent l’une du secteur hospitalier, et l’autre du secteur social (création<br />
de maisons de retraite, d’établissements pour personnes handicapées...). Cette<br />
assemblée se prononce sur les projets de l’ARH, après avis des Conférences Sanitaires<br />
de Secteur.<br />
Les obligations des établissements<br />
L’encadrement des activités de santé ne se limite pas à ces deux outils et les établissements<br />
de santé sont tenus de produire régulièrement un certain nombre de documents<br />
contractuels, dont le contenu doit être cohérent par rapport aux orientations de la Carte<br />
Sanitaire et du SROS.<br />
Le projet d’établissement<br />
Les établissements publics de santé doivent élaborer un projet d’établissement, qui<br />
détermine leurs orientations à moyen terme. Ces projets se déclinent ensuite en Contrats<br />
d’Objectifs et de Moyens (COM) qui donnent un contenu aux engagements respectifs de<br />
l’ARH et de l’établissement, en fonction des orientations du projet d’établissement<br />
approuvé par l’ARH. Des Contrats d’Objectifs et de Moyens sont également signés entre<br />
les établissements privés et l’ARH.<br />
Les autorisations<br />
Les activités de soins font l’objet, depuis la loi hospitalière de 1991, d’un processus d’autorisation<br />
pour une durée limitée dans le temps. Ces autorisations (et leur renouvellement)<br />
sont délivrées par l’ARH, après avis du CROSS.<br />
Les logiques de “métiers” sont prédominantes<br />
Dans la mesure où le problème de la malvoyance est encore aujourd’hui mal identifié et<br />
en l’absence de politique concertée, la prise en charge des personnes malvoyantes<br />
dépend essentiellement d’initiatives locales et de la capacité des différents intervenants<br />
(en particulier des ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens) à prendre en charge de<br />
manière coordonnée les patients. En l’absence d’une véritable “organisation des soins”,<br />
les logiques de “métiers” sont prédominantes.<br />
Avant de s’interroger sur la manière dont ces différents professionnels collaborent entre<br />
eux, il est nécessaire d’analyser les caractéristiques propres de chacun de ces métiers,<br />
notamment vis-à-vis des problèmes de démographie médicale, de répartition géographique,<br />
et de la place de la basse vision dans leur activité.<br />
Des ophtalmologistes de moins en moins nombreux<br />
Depuis quelques mois, les travaux concernant la démographie médicale se sont multipliés<br />
et l’on dispose aujourd’hui d’un diagnostic assez précis des évolutions prévisibles<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002