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tant : il donne des nouvelles orientations et fixe les conditions techniques de l’autorisation<br />
et du fonctionnement des établissements et des services qui doivent répondre aux<br />
systèmes de prise en charge. Les établissements deviennent alors des centres de ressources<br />
qui doivent répondre à différentes demandes : c’est la création des services et sections,<br />
qui deviennent très précises dans leur mission, leur fonctionnement. Se mettent<br />
alors en place les SAFEP (Services d’Accompagnement Familial et d’Education Précoce)<br />
et les SAAAIS (Service d’Aide à l’Acquisition de l’Autonomie et à l’Intégration). Nous<br />
sommes alors presque au niveau de notre sujet d’aujourd’hui.<br />
Pour être complet, il faut noter la circulaire de 1988 qui date du même jour que le décret<br />
des annexes qui vient donc la compléter, et qui fait état du rôle fondamental de la<br />
famille du jeune déficient sensoriel dans l’éducation. La pédagogie est basée sur les<br />
moyens et les techniques palliatives. Chaque cas particulier est enfin traité et pris en<br />
compte. J’aurai pu finir ici, pour entrer plus dans le déroulement et l’analyse des actions,<br />
mais je crois pour être complet qu’il me faut faire état des lois et circulaires qui ont suivi.<br />
En 1989 (10 juillet), la loi sur l’orientation de l’éducation :”L’intégration scolaire, des<br />
enfants et adolescents, est d’une importance capitale dans le processus d’intégration<br />
sociale et professionnelle des personnes handicapées”.<br />
Ensuite des textes paraissent sur le rôle de la famille et sur l’intégration scolaire. En 1990,<br />
sur le projet d’école avec le projet d’accueil individualisé, faisant état de l’intérêt, du<br />
rôle, des démarches et du contenu d’un projet, sur les modalités d’intervention dans le<br />
soutien par les personnels spécialisés qui doivent s’exercer dans l’école.<br />
Lois sur les conditions de l’accessibilité, aménagement des locaux, définition des normes<br />
:<br />
■ 1991 : Conditions reprécisées. Les critères de classes, comme les CLIS (Classe en<br />
Intégration Scolaire, enseignement primaire).<br />
■ 1992 : La mission d’insertion des établissements scolaires, avec pour objectif les<br />
mêmes systèmes éducatifs sur les mêmes examens et poursuite d’études que les autres<br />
enfants.<br />
■ 1 9 9 6 : Création des SEGPA (Section d’Enseignement Général et Pro f e s s i o n n e l<br />
Adapté).<br />
■ 1997 : Mise en œuvre du dispositif Emploi Jeunes dans les établissements publics<br />
d’enseignement, c’est l’arrivée des AIS (Auxiliaire Intégration Scolaire) devenus les AVS<br />
(Auxiliaire de Vie Scolaire).<br />
■ 1998 : parution des mesures handi’scol.<br />
Et enfin, la dernière loi importante, la rénovation de la loi de 75, le 2 janvier 2002, qui<br />
contient tous les changements nécessaires à réaliser pour répondre encore davantage<br />
aux problèmes réels des personnes handicapées. C’est la création des projets d’établissement<br />
approfondis, repensés, des limites d’accueil, des contrats de séjour, du projet<br />
individuel, suivi des évaluations. Un texte de mars 2002 complète cette loi du 2 janvier<br />
2002, indirectement, mais il précise le caractère de confidentialité, du respect des personnes<br />
prises en charge, et donne l’accès aux contenus des dossiers.<br />
Tout cela nous amène à repréciser nos actions, en y prêtant une attention toute particulière<br />
et peut être plus importante. Nous entrons dans un suivi de plus en plus précis, de<br />
plus en plus individualisé et de plus en plus exigeant, mais ainsi, de plus en plus approfondi,<br />
répondant aux plus près des besoins réels des enfants et des familles. Je pense que<br />
si les textes en général sont assez rébarbatifs à suivre, il m’a semblé impossible de ne pas<br />
en faire état, car ils sont d’une grande importance puisqu’ils fixent les missions, les<br />
objectifs, les conditions de travail, les orientations des prises en charge, pour favoriser<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />
une véritable intégration, j’irai plus loin en parlant d’inclusion, puisque c’est le terme<br />
choisi actuellement, aussi bien en France, qu’en Europe, pour désigner l’objectif que<br />
nous recherchons.<br />
La réalisation et la conjonction nécessaire<br />
Si la création et la parution de lois, de décrets et de circulaires suffisaient à ce que tout<br />
se passe bien et que chaque enfant ou adolescent se réalise, s’épanouisse sans problème<br />
dans une société qui l’accueillerait comme tout un chacun d’une manière banale, ce<br />
serait bien, j’irai jusqu’à dire que ce serait idéal..., mais nous le savons, l’idéal n’existe<br />
pas.<br />
Ce n’est pas aussi facile, car entre en jeu des paramètres aussi variés que divergents. En<br />
effet, chaque cas étant particulier, aussi bien pour l’accueil que l’accueillant, et les capacités,<br />
les potentialités, les choix, l’acceptation l’environnement sont si différents d’un cas<br />
à l’autre, d’une situation à l’autre, que les difficultés commencent ici. Il n’est pas aussi<br />
facile que c’est écrit dans les lois d’intégrer une personne différente dans un groupe<br />
social précis, que ce soit à l’école, dans le quartier, dans les lieux de loisir, culturels ou<br />
sportifs, et même parfois dans sa propre famille.<br />
Si les lois nous ont amené de la charité publique, en passant par l’assistance, à l’obligation<br />
nationale qui est la solidarité, elles ont permis aussi à la société d’évoluer. Il semblerait<br />
qu’aujourd’hui une prise de conscience collective ait lieu face aux handicapés,<br />
malgré tout, mais il reste du chemin à parcourir parce que toute différence nous secoue,<br />
nous remue, nous interroge.<br />
Ebersohd dit “Quand chacun aura conscience de sa responsabilité individuelle, directe,<br />
verra-t-on enfin commencer à s’élargir la réceptivité de la société à ce problème et à s’amorcer,<br />
grâce à la loi et à l’action de tous, une amélioration de la situation de ceux que<br />
vous appelez à juste titre des “exclus”, leur redonnant leur juste place dans une société<br />
plus humaine et plus solidaire” [1]. Ce qui reviendrait à dire que “si l’environnement<br />
social autour des personnes handicapées était capable d’accueillir davantage la différence,<br />
quelle qu’elle soit, et d’aller vers elle, la situation du handicap et le sentiment d’exclusion<br />
qui en résulte, seraient vécus autrement, mais force est de constater que cet<br />
autrement ne peut être laissé au seul volontarisme, que la législation à elle seule ne peut<br />
la provoquer” (Gilly). En fait, ce qui va nous animer désormais c’est l’application de<br />
principes fondamentaux, tels que : le droit à l’éducation pour tous (y compris pour les<br />
personnes handicapées), la recherche de l’égalité des chances, l’exercice de la citoyenneté,<br />
qui sont des droits absolus et inaliénables ; ils reposent sur le fondement de la vie<br />
démocratique.<br />
Tout cela étant posé, j’en viendrai maintenant à des problèmes plus concrets. Pour qu’il<br />
y ait accessibilité et une qualité de vie, il me paraît indispensable qu’il y ait une véritable<br />
conjonction entre la famille, l’enfant, le projet d’accueil, l’équipe de soutien, l’environnement.<br />
La famille<br />
La demande de la famille doit être réaliste. Tout parent souhaite le mieux pour son<br />
enfant, c’est humain et normal, mais les souhaits doivent rester dans un possible pour<br />
l’enfant et dans un possible à gérer les difficultés. Pour cela, il faut nécessairement<br />
quelques conditions qui relèvent d’une potentialité, capacité à comprendre, à suivre, à<br />
être disponible à répondre aux systèmes d’accompagnement. Je suis tout à fait en accord<br />
avec les textes qui redonnent la place aux familles dans les projets, place qui avait été<br />
quelque peu grignotée par les établissements spécialisés tout puissant.<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002