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Echelle contraste variable

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Conduite et handicap visuel<br />

Driving and visual handicap<br />

X ZANLONGHI 1 , P BENSAID 2 , M-J LE LIBOUX 2<br />

1- CERBV, 3 place Anatole France, 44000 Nantes<br />

2- Clinique de la Baie, Rond-point de la Vierge Noire, 29600 Morlaix<br />

Résumés :<br />

La conduite dépend à 90 % de la vision. Un automobiliste sur trois pourrait mieux voir. Un<br />

automobiliste sur 20 voit très mal et l’ignore. Plusieurs exemples de simulation des atteintes<br />

visuelles en situation de conduite pour 5 pathologies différentes sont présentés. Qui est<br />

inapte à la conduite au regard de la loi? Qui est le plus dangereux ?<br />

The driving depend on the vision for 90%. One driver out of three might see better. One driver out of<br />

twenty see very badly and don’t know it. For five different pathologies, several examples of visual deficiencies<br />

simulation are presented in driving situation. Why is unable to drive from the legal viewpoint?<br />

Who is the most dangerous ?<br />

Mots-Clés :<br />

Conduite, basse vision, handicap<br />

Low vision, driving, handicap<br />

Introduction<br />

85<br />

ref: AM20077<br />

Un automobiliste sur trois pourrait mieux voir. Un automobiliste sur 20 voit très mal et<br />

l’ignore. On évalue actuellement à 1 million le nombre de conducteurs circulant sur les<br />

routes françaises avec une très mauvaise vue. Pour 85 % d’entre eux, leur vision pourrait<br />

être améliorée. Il y a donc environ 150 000 conducteurs inaptes à la conduite.<br />

Rappel de physiologie<br />

La qualité de la vision centrale est donnée par la mesure de l’acuité visuelle centrale<br />

statique, évaluée par la lecture de lettres à 4 m. Un panneau normalisé de limitation de<br />

vitesse sera lu à une distance de 150 m pour une acuité de 10/10. A 1/10, il sera lu à une<br />

distance de 15 m. Bien entendu, il faut tenir compte des temps de réaction et de la<br />

vitesse du véhicule.<br />

Le champ visuel binoculaire correspond à l’espace perçu par les deux yeux immobiles<br />

fixant droit devant. Il s’étend sur 120 degrés, encadré de part et d’autre d’un croissant<br />

de perception monoculaire de 30°. Pour éviter les angles morts, il est nécessaire de tourner<br />

les yeux et la tête. Pour les aptitudes, nous recommandons l’utilisation du champ<br />

visuel binoculaire. Mais la qualité de la vision latérale n’est pas la même que celle de la<br />

vision centrale. L’acuité visuelle décroît très rapidement du centre vers la périphérie.<br />

En situation de conduite, la vision est la combinaison d’une vision centrale nette et<br />

d’une vision périphérique floue. Des stratégies oculomotrices permettent d’améliorer la<br />

prise d’informations périphériques en particulier mobiles. Mais l’analyse de la vision<br />

s’avère plus complexe. En fait, le regard utilise un mouvement combiné des yeux et de<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />

la tête dont on ne tiendra pas compte dans les simulations. De même l’accommodation,<br />

l’équilibre oculomoteur, le traitement cognitif de l’information concourent à la conduite.<br />

Il est possible d’enregistrer en temps réel le parcours oculaire, les pauses et les saccades.<br />

Dans l’obscurité, l’œil devient malvoyant dans la zone de vision centrale. Cette zone mal<br />

perçue par le conducteur constitue le principal handicap de la conduite nocturne. 40 %<br />

des conducteurs déclarent avoir des problèmes de conduite nocturne en particulier à<br />

type d’éblouissement. Vient se surajouter le classique phénomène du trou noir crée par<br />

un appel de phares ou par les phares de la voiture que l’on vient de croiser.<br />

Dégradation des performances visuelles avec l’âge<br />

Avec l’âge, nous assistons à une baisse des performances visuelles entraînant :<br />

■ une perte d’acuité visuelle centrale,<br />

■ une perte des <strong>contraste</strong>s,<br />

■ une modification des perceptions colorées,<br />

qui s’associent également à :<br />

■ un rétrécissement du CV périphérique,<br />

■ une sensation d’éblouissement,<br />

■ une moins bonne adaptation à l’obscurité,<br />

■ une augmentation des temps de réaction.<br />

Aptitude visuelle minimale pour la conduite<br />

Depuis la Loi du 29 mai 1997, les normes d’aptitude visuelle pour les permis A et B sont<br />

définis par une acuité visuelle binoculaire de 5/10 et un champ visuel binoculaire sur le<br />

méridien horizontal de 120°.<br />

Epidémiologie de la malvoyance<br />

Pour l’OMS, la prévalence de la malvoyance est de 9/1000. De plus, 58 % des malvoyants<br />

sont âgés de plus de 65 ans. En France, la malvoyance affecte 540 000 personnes,<br />

dont 313 000 âgées de plus 65 ans.<br />

La DMLA<br />

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) correspond à des lésions de la rétine<br />

maculaire, apparaissant après l’âge de 50 ans, entraînant souvent une altération de la<br />

vision centrale. La DMLA affecte plus de 4 millions de personnes en France. Neuf fois<br />

sur dix, la baisse d’acuité visuelle est lente, bilatérale et progressive. Au début, les<br />

patients se plaignent d’éblouissement et de ne plus pouvoir lire les panneaux ; les<br />

dépassements deviennent problématiques. Par contre, la vision périphérique est respectée.<br />

Ensuite, avec l’aggravation des scotomes centraux, ils réduisent leur vitesse, la distance<br />

parcourue. Le passager aide le conducteur en lui signalant tous les obstacles et<br />

informations qu’il ne voit pas ou qu’il ne peut pas lire.<br />

Le glaucome<br />

Le glaucome est une neuropathie optique progressive donnant une atteinte du champ<br />

visuel en moyenne périphérie puis au centre. Plus de 500 000 personnes souffrent de<br />

glaucome primitif à angle ouvert, surtout après 50 ans. A un stade évolué, les objets<br />

apparaissent flous, le champ visuel se rétrécit, des halos colorés sont perçus autour des<br />

sources lumineuses. Au stade ultime, la vision centrale est touchée avec une évolution<br />

vers la cécité. Le déficit du champ visuel périphérique est très longtemps méconnu par<br />

le patient. Il est responsable d’accrochages à répétitions en particulier dans toutes les<br />

manœuvres un peu complexes comme les stationnements, les rond-points, les parkings.<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002

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