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Echelle contraste variable

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Traitement de la DMLA sèche<br />

Jusqu’il y a très peu de temps, aucun traitement n’était envisagé dans le cadre de la<br />

DMLA atrophique, en dehors de mesures d’hygiène de vie (arrêt du tabac, protection<br />

vis-à-vis des UV...) jusqu’à la parution récente fin 2001, d’une publication sur l’apport<br />

d’une supplémentation en zinc et en anti-oxydant (étude AREDS). Cette étude randomisée,<br />

en double insu, a suivi 4757 patients sur 5 ans (pour 90 % d’entre eux) et même sur<br />

7 ans (pour 50 % d’entre eux). Les patients ont été catégorisés en 4 groupes selon l’importance<br />

de la DMLA et ont été traités selon quatre modalités thérapeutiques (placebo<br />

/ anti-oxydants (vitamines C et E et bêta-carotène) / zinc / anti-oxydants + zinc). Les<br />

doses prescrites sont des mégadoses de vitamines (500 mg de vitamine C, 400 UI de vitamine<br />

E, 15 mg de bêta-carotène) et de zinc (80 mg de zinc). Il a été montré que les<br />

patients présentant une forme intermédiaire (nombreux drusen ou atrophie non centrale)<br />

ou sévère de DMLA(forme intermédiaire + perte de la vision de l’autre œil par une<br />

DMLA), traités par la combinaison d’anti-oxydant et de Zinc pendant 5 ans, ont une<br />

réduction de 25 % du risque de progression vers une DMLAavancée (DMLAatrophique<br />

avec atrophie centrale ou DMLA humide) et une réduction de 21 % de risque de baisse<br />

d’acuité visuelle de plus de 3 lignes à l’échelle d’acuité visuelle ETDRS. Cette étude est<br />

donc la première à démontrer, selon une méthodologie rigoureuse, l’intérêt, statistiquement<br />

significatif, d’une supplémentation en anti-oxydant et en zinc dans le ralentissement<br />

de la progression de formes intermédiaire ou sévère de DMLA. Il faut cependant<br />

noter que cette supplémentation ne doit pas être recommandé chez le fumeur (actuel ou<br />

ancien) du fait du risque potentiel d’augmenter l’incidence du cancer du poumon. Par<br />

ailleurs et même si aucun effet indésirable majeur n’a été décelé dans cette étude, il<br />

demeure quelques interrogations sur l’innocuité réelle de ces mégadoses de vitamine et<br />

de zinc administrées de façon très prolongée.<br />

Traitements de la DMLA humide<br />

Photocoagulation au laser<br />

Le but de la photocoagulation au laser est de détruire la totalité de la membrane néovasculaire<br />

afin de prévenir son extension vers la zone avasculaire centrale et la fovéola et<br />

ainsi de prévenir ou ralentir la perte d’acuité visuelle. Jusqu’au début des années 1990,<br />

la photocoagulation au laser a été le seul traitement ayant prouvé son efficacité dans la<br />

DMLAexsudative, comme l’avaient montré de nombreux essais cliniques randomisés à<br />

grande échelle. Parmi elles, la “Macular Photocoagulation Study” a montré qu’après<br />

cinq ans de surveillance après photocoagulation au laser, si 64 % des patients non traités<br />

perdaient ≥ 6 lignes d’acuité visuelle, 46% des patients traités présentés une telle<br />

dégradation fonctionnelle (différence statistiquement significative). La photocoagulation<br />

laser n’est toutefois possible et bénéfique (en termes de réduction du risque de baisse<br />

d’acuité visuelle sévère) que si la néovascularisation sous-rétinienne est visible et de<br />

localisation extra ou juxta-fovéolaire, ce qui ne représente qu’environ 10% des néovascularisations<br />

rencontrées en clinique. L’amélioration des moyens d’investigations angiographiques,<br />

avec notamment la possibilité de réaliser une angiographie au vert d’indocyanine<br />

dynamique, autorise parfois la visualisation et donc le traitement par photocoagulation<br />

au laser du ou des pédicules nourriciers d’une membrane néovasculaire sousrétinienne.<br />

Cette possibilité n’a cependant, pour l’heure, pas encore fait la preuve définitive<br />

de son intérêt et de sa place par rapport à la photocoagulation au laser des néovaisseaux<br />

visibles extra ou juxta-fovéolaires ou aux autres modalités thérapeutiques.<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />

Photothérapie dynamique<br />

La photothérapie dynamique (PDT) est une technique thérapeutique dont la réalisation<br />

se fait en deux étapes. La première étape consiste en l’injection intraveineuse d’une drogue<br />

photosensible (Vertéporphine), la deuxième étape en l’activation focalisée de cette<br />

drogue par une source laser ayant une longueur d’onde proche de son pic d’absorption.<br />

L’énergie délivrée par la lumière laser est suffisante pour activer l’agent photosensible<br />

mais insuffisante pour provoquer une destruction thermique du tissu cible (à la différence<br />

de la photocoagulation au laser évoquée ci-dessus). Le mécanisme de l’action<br />

vaso-occlusive de la Vertéporphine activée, pas encore complètement élucidé, implique<br />

une activation localisée de l’agrégation plaquetaire et la formation de thrombus. Des<br />

étude pré-cliniques ont montré que la vertéporphine ainsi activée provoque l’occlusion<br />

de néovaisseaux sous-rétiniens induits expérimentalement chez le Singe, sans provoquer<br />

de dommages histopathologiques ni au niveau de la membrane basale de l’épithélium<br />

pigmenté, ni au niveau de la rétine neurosensorielle sus-jacente, ni au niveau de la<br />

choroïde avoisinante. L’occlusion plus ou moins temporaire obtenue par une première<br />

PDT nécessite le plus souvent la réalisation de séances de PDT complémentaires. Ces<br />

observations ont conduit à évaluer l’efficacité de la PDT dans le traitement des néovaisseaux<br />

sous-rétiniens rétrofovéolaires que la photocoagulation au laser classique ne peut<br />

traiter.<br />

Deux grandes études randomisées multicentriques en double-aveugle ont débuté en<br />

1996 en Europe et en Amérique du Nord dans le but d’évaluer ce traitement par rapport<br />

à l’évolution spontanée non traitée :<br />

■ l’étude TAP(Treatment of Age-related macular degeneration with Photodynamic therapy)<br />

au cours de laquelle a été étudié le traitement des néovaisseaux sous-rétiniens<br />

rétrofovéolaires caractérisés le plus souvent par un contingent de néovaisseaux visibles,<br />

■ l’étude VIP (Verteporfin In PDT) au cours de laquelle a été étudié le traitement des<br />

néovaisseaux sous-rétiniens rétrofovéolaires occultes purs présentant des signes d’évolutivité<br />

(hémorragie rétinienne ± croissance de la lésion ± baisse d’acuité visuelle récente)<br />

La “TAP study” a randomisé 609 participants soumis soit à un traitement par PDT<br />

(402 yeux) soit à un placebo (207 yeux). Les critères d’inclusion étaient : une acuité<br />

visuelle comprise entre 20/40 et 20/200, la présence d’une DMLA exsudative rétrofovéolaire<br />

avec un contingent de néovaisseaux visibles, une taille de lésion inférieure ou<br />

égale à 5400 µm dans son plus grand diamètre. Les résultats actuellement à notre disposition<br />

sont ceux obtenus après un suivi de 2 ans ayant nécessité en moyenne 5,5 séances<br />

de PDT réalisées avec un délai minimal de 3 mois entre chaque séance (3,4 PDT en<br />

moyenne la première année et 2,1 PDT en moyenne la deuxième année). Il ressort,<br />

comme l’avait montré en son temps la photocoagulation au laser de néovaisseaux visibles<br />

extra ou juxta-fovéolaires, que la PDT permet de réduire la baisse d’acuité visuelle<br />

en rapport avec des néovaisseaux de localisation rétrofovéolaire : 53 % des yeux traités<br />

par PDT perdent ≥ trois lignes d’acuité inférieure à 2 ans contre 68 % dans le groupe placebo<br />

(différence statistiquement significative). L’analyse en sous-groupes a révélé un<br />

bénéfice plus important pour les patients présentant des néovaisseaux visibles prédominants<br />

(c’est-à-dire isolés ou représentant plus de 50 % de la lésion) avec des taux de<br />

respectivement 41 % (groupe traité) et 69 % (groupe non traité). Il a été observé une<br />

bonne tolérance du traitement ainsi qu’une faible fréquence des effets secondaires.<br />

La “VIP study” suit l’évolution fonctionnelle de 166 néovaisseaux sous-rétiniens occultes<br />

traités par PDT par rapport à 92 néovaisseaux identiques non traités. Après deux ans<br />

ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002

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