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de matériels adaptés, restitution d’un rapport...).<br />
■ La définition du besoin en formation requalifiante ou la finalisation d’ une orientation<br />
afin de valider un projet professionnel adapté en coordination avec la COTOREPou<br />
l’EPSR par exemple.<br />
L’approche qu’effectue le SIADV, et dans sa mouvance le GIE Centre de Ressources<br />
“Itinéraires”que nous avons créé avec l’Institut pour jeunes déficients auditifs Charlotte<br />
Blouin d’Angers, repose sur une logique et un mode d’organisation qui sont encore nouveaux<br />
dans nos institutions françaises.<br />
Habituellement, les établissements médico-sociaux spécialisés dans l’accueil des enfants<br />
déficients sensoriels fonctionnent selon une logique territoriale : une école spécialisée<br />
est implantée dans une ville, elle accueille les enfants et les adolescents de la région alentour,<br />
et rend quelques services aux adultes déficients sensoriels qui lui demandent. Les<br />
enfants sont totalement pris en charge sur le plan médical, éducatif, rééducatif et scolaire.<br />
Parvenus à l’âge adulte, ils retournent dans le milieu ordinaire, sans plus bénéficier<br />
de soutien particulier s’ils rencontrent des difficultés d’ordre professionnel ou social.<br />
Le Service Interrégional d’Appui aux Adultes Déficients Visuels s’est donc bien créé<br />
pour aider les personnes confrontées à des problèmes d’emploi ou de formation en<br />
milieu ordinaire.<br />
Pour mener à bien cette mission, le SIADV s’intègre donc dans une démarche qui ne<br />
procède plus d’une prise en charge complète, mais d’une intervention que l’on pourrait<br />
qualifier de segmentaire dans un continuum qui met en scène un réseau d’intervenants,<br />
comme vous l’avez bien saisi.<br />
Le SIADV intervient sur un territoire large : 24 département francais, soit un bassin de<br />
population d’environ 8 millions d’habitants. Pour cela, il dispose d’un peu plus de 10<br />
équivalents temps plein, qui sont amenés à se déplacer fréquemment, et à quelques autres<br />
spécialistes auxquels il fait appel selon ses besoins pour effectuer des évaluations<br />
fonctionnelles. Il ne peut donc aller à la rencontre de toutes les personnes concernées, et<br />
il n’intervient qu’à la demande.<br />
Celle-ci provient de services non spécialisés dans la déficience visuelle : les Cap-Emploi,<br />
les médecins du travail, les responsables des Organismes d’Insertion et de Placement<br />
dans l’emploi des personnes handicapées, des travailleurs sociaux, tout un réseau de<br />
proximité qui effectue le travail de dépistage, de diagnostic, d’orientation et de conseil<br />
auprès des personnes handicapées (parmi lesquelles les personnes déficientes visuelles),<br />
et qui effectue aussi le travail de démarchage argumenté maintenant, auprès des entreprises.<br />
Ces services ne font appel au SIADV que pour finaliser un placement en entreprise ou<br />
accompagner une formation dans une structure peu préparée à ces accueils. En amont<br />
de l’intervention du SIADV, plusieurs opérateurs sont donc déjà intervenus, et ils continueront<br />
après cette intervention. Ces opérateurs non spécialisés dans la déficience<br />
visuelle suivent dans le temps l’évolution de la situation des personnes.<br />
L’intervention du SIADV commence donc par une rencontre de tous les professionnels<br />
concernés par la réadaptation des personnes déficientes visuelles qui lui proposent de<br />
réaliser un bilan complet de ses possibilités fonctionnelles. Ainsi la personne rencontre<br />
un orthoptiste-rééducateur en basse-vision, une rééducatrice en locomotion, un en<br />
Activités de la Vie Journalière, une spécialiste en aides techniques, et, le cas échéant, une<br />
formatrice en Braille et une autre en bureautique.<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002<br />
Elle se poursuit par une réponse qui est fournie par d’autres acteurs : ceux du SIADV<br />
lui-même qui compte dans ses rangs des ergonomes spécialisés dans la déficience<br />
visuelle qui permettent de finaliser les études de poste adaptés aux personnes, en relation<br />
avec les professionnels de l’entreprise. Tous les autres aspects sociaux, économiques,<br />
administratifs sont traités par d’autres intervenants tels les services sociaux<br />
CRAM ou MSApar exemple.<br />
C’est à ce niveau que nous parlons de logique différente. Le réflexe des professionnels<br />
de la déficience visuelle est souvent de penser qu’il n’est pas possible d’être efficace en<br />
dehors d’eux. Le fonctionnement en réseau, qui consiste à s’appuyer sur les compétences<br />
déjà existantes, même si ce sont des compétences généralistes, est une démarche à la<br />
fois plus rationnelle sur le plan économique (on ne crée pas un système complet pour<br />
chaque question, mais on rajoute des appendices pour les prendre tous en compte), plus<br />
cohérente sur le plan professionnel (c’est le principe de subsidiarité), plus efficace dans<br />
le temps (la distribution des tâches de manière complémentaire permet de perdre moins<br />
de temps), et naturellement plus “intégrante” pour les personnes déficientes visuelles.<br />
Ce partage du travail est une culture nouvelle pour les professionnels français, dont<br />
l’esprit pourrait commence à s’étendre dans le secteur médico-social, relayé en cela<br />
aujourd’hui par la FISAF, notre fédération nationale.<br />
ARIBa – 4 ème Congrès International – Nantes, Novembre 2002