Surpoids et obésité de l'adulte - Haute Autorité de Santé
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<strong>Surpoids</strong> <strong>et</strong> <strong>obésité</strong> <strong>de</strong> l’adulte : prise en charge médicale <strong>de</strong> premier recours<br />
<strong>obésité</strong> parmi les travailleurs ayant déclaré qu’ils subissaient <strong>de</strong> fortes tensions <strong>et</strong><br />
contraintes au travail (situation qui survient lorsqu’il faut composer avec <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />
exigences psychologiques [<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> difficulté intellectuelle du travail] <strong>et</strong> qu’on exerce peu <strong>de</strong><br />
contrôle sur son travail) (47). L’apparition <strong>de</strong> l’<strong>obésité</strong> peut être directement liée aux eff<strong>et</strong>s<br />
biologiques du stress chronique, qui tendrait à causer l’accumulation <strong>de</strong> tissus adipeux dans<br />
la région intra-abdominale (71).<br />
Typologie <strong>de</strong>s postes<br />
Dans l’ESCC 2009, il a été observé que certaines conditions <strong>de</strong> travail, comme le travail<br />
posté ou un nombre excessif d’heures <strong>de</strong> travail, étaient associées à l’<strong>obésité</strong> (47).<br />
Une étu<strong>de</strong> française réalisée en <strong>Haute</strong>-Normandie a mis en évi<strong>de</strong>nce l’importance du<br />
surpoids <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’<strong>obésité</strong> dans certaines catégories socioprofessionnelles : chauffeurs,<br />
contremaîtres <strong>et</strong> agents <strong>de</strong> maîtrise, femmes ouvrières (72). Elle a également montré que les<br />
salariés recevant une in<strong>de</strong>mnité forfaitaire <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> leur employeur pour le repas <strong>de</strong> midi<br />
étaient plus souvent en surpoids ou avaient plus souvent une <strong>obésité</strong> que l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
salariés. L’étu<strong>de</strong> n’a pas montré <strong>de</strong> relation entre le surpoids <strong>et</strong> l’<strong>obésité</strong> <strong>et</strong> les horaires <strong>de</strong><br />
travail ou la composition du repas <strong>de</strong> midi (72).<br />
Une étu<strong>de</strong> française publiée en 2004 a étudié l’impact du travail posté sur le comportement<br />
alimentaire, sur les perturbations éventuelles du cycle veille-sommeil <strong>et</strong> sur <strong>de</strong>s<br />
caractéristiques <strong>de</strong> l’activité motrice (73). Les participantes à c<strong>et</strong>te recherche étaient <strong>de</strong>s<br />
infirmières réparties selon leur IMC (≥ 29 ou < 29 kg/m 2 ) <strong>et</strong> les caractéristiques <strong>de</strong> leurs<br />
horaires professionnels (alternés ou réguliers). Durant 14 jours, la mesure <strong>de</strong> l’activité<br />
physique générale <strong>de</strong>s suj<strong>et</strong>s a été réalisée grâce au port d’un actimètre. Ces mesures<br />
objectives ont été mises en relation avec <strong>de</strong>s évaluations subjectives concernant les prises<br />
alimentaires <strong>et</strong> le sommeil, <strong>et</strong> complétées par une appréciation <strong>de</strong>s attributions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
réactions affectives suscitées par l’<strong>obésité</strong>. Les résultats <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te recherche m<strong>et</strong>tent<br />
principalement en évi<strong>de</strong>nce que la surcharge pondérale pourrait être liée à la <strong>de</strong>structuration<br />
<strong>de</strong> la prise alimentaire ainsi qu’à <strong>de</strong>s spécificités <strong>de</strong> l’activité générale (73).<br />
Diminution du temps <strong>de</strong> sommeil<br />
Une revue systématique a eu pour objectif d’i<strong>de</strong>ntifier les données <strong>de</strong> la littérature<br />
concernant la diminution du temps <strong>de</strong> sommeil comme facteur <strong>de</strong> risque d’<strong>obésité</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> prise<br />
<strong>de</strong> poids au cours du temps (74).<br />
Les résultats issus <strong>de</strong> 19 étu<strong>de</strong>s transversales étaient hétérogènes (association significative<br />
entre durée <strong>de</strong> sommeil courte <strong>et</strong> poids augmenté : 11 étu<strong>de</strong>s ; association significative<br />
selon le sexe : 2 étu<strong>de</strong>s ; pas d’association mise en évi<strong>de</strong>nce dans 5 étu<strong>de</strong>s ; 6 étu<strong>de</strong>s ont<br />
montré qu’une longue durée <strong>de</strong> sommeil était associée à un poids augmenté). Dans ces<br />
étu<strong>de</strong>s l’<strong>obésité</strong> a été généralement définie par un IMC ≥ 30 kg/m 2 <strong>et</strong> la durée habituelle <strong>de</strong><br />
sommeil était issue <strong>de</strong> données déclaratives.<br />
Les trois étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cohortes prospectives i<strong>de</strong>ntifiées (Nurses Health Study, National Health<br />
and Nutrition Examination Survey – NHANES –, Zurich Cohort Study) ont mis en évi<strong>de</strong>nce<br />
une augmentation du risque <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> poids <strong>et</strong> d’<strong>obésité</strong> chez les suj<strong>et</strong>s ayant une durée<br />
<strong>de</strong> sommeil diminuée (74). C<strong>et</strong>te association semblait s’amenuiser avec l’âge.<br />
Des étu<strong>de</strong>s sont nécessaires pour mieux définir la relation entre diminution <strong>de</strong> sommeil <strong>et</strong><br />
<strong>obésité</strong>.<br />
HAS / Service <strong>de</strong>s bonnes pratiques professionnelles / Septembre 2011<br />
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