Surpoids et obésité de l'adulte - Haute Autorité de Santé
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<strong>Surpoids</strong> <strong>et</strong> <strong>obésité</strong> <strong>de</strong> l’adulte : prise en charge médicale <strong>de</strong> premier recours<br />
► Recommandations européennes<br />
La tenue d’un carn<strong>et</strong> alimentaire perm<strong>et</strong> une évaluation qualitative <strong>de</strong> l’alimentation. Il peut<br />
être utilisé pour ai<strong>de</strong>r le patient à i<strong>de</strong>ntifier ses perceptions <strong>et</strong> ses croyances concernant ses<br />
comportements alimentaires émotionnels <strong>et</strong> ses habitu<strong>de</strong>s alimentaires.<br />
Les conseils diététiques doivent encourager une alimentation équilibrée (repères du<br />
Programme national nutrition santé).<br />
Il y a plusieurs manières <strong>de</strong> parvenir à une alimentation adaptée :<br />
Conseils généraux :<br />
diminuer la <strong>de</strong>nsité énergétique <strong>de</strong>s aliments <strong>et</strong> <strong>de</strong>s boissons ;<br />
réduire la taille <strong>de</strong>s portions ;<br />
éviter <strong>de</strong> grignoter entre les repas ;<br />
éviter <strong>de</strong> sauter le p<strong>et</strong>it déjeuner <strong>et</strong> <strong>de</strong> manger la nuit ;<br />
analyser <strong>et</strong> réduire le nombre d’épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> contrôle ou d’hyperphagie<br />
boulimique.<br />
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Conseils spécifiques<br />
La restriction énergétique doit être individualisée <strong>et</strong> prendre en compte les habitu<strong>de</strong>s<br />
alimentaires, l’activité physique, les comorbidités <strong>et</strong> les tentatives <strong>de</strong> régime<br />
antérieures.<br />
Il n’a pas été montré <strong>de</strong> supériorité d’un régime caractérisé par sa proportion en<br />
macronutriments (pauvre en lipi<strong>de</strong>s, pauvre en gluci<strong>de</strong>s, ou riche en protéines, <strong>et</strong>c.)<br />
par rapport à un régime hypocalorique classique excepté pour les régimes à basse<br />
charge glycémique (charge glycémique = contenu en gluci<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’aliment x in<strong>de</strong>x<br />
glycémique 4 ).<br />
La prescription d’une restriction énergétique peut nécessiter <strong>de</strong> faire appel à un<br />
mé<strong>de</strong>cin spécialisé en nutrition ou à un diététicien.<br />
Une baisse <strong>de</strong>s apports énergétiques <strong>de</strong> 15 % à 30 % par rapport aux apports<br />
habituels chez un individu au poids stable est suffisante <strong>et</strong> adaptée. Il faut prendre en<br />
compte une tendance <strong>de</strong>s personnes ayant une <strong>obésité</strong> à sous-déclarer leurs apports<br />
alimentaires habituels <strong>et</strong> se référer aux besoins énergétiques calculés du suj<strong>et</strong> peut<br />
être utile (<strong>de</strong>s tables fournissent les besoins énergétiques <strong>de</strong>s individus en fonction du<br />
sexe, <strong>de</strong> l’âge, <strong>de</strong> l’IMC, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’activité physique). Le régime alimentaire recommandé<br />
pour une perte <strong>de</strong> poids adaptée aux besoins d’un individu procure habituellement un<br />
déficit énergétique <strong>de</strong> 600 kcal/j. Par exemple, chez une femme sé<strong>de</strong>ntaire ayant un<br />
IMC <strong>de</strong> 32 kg/m 2 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s apports énergétiques estimés à 2 100 kcal/j, la prescription<br />
d’un régime à 1 400-1 600 kcal/j sera appropriée. Un déficit énergétique quotidien <strong>de</strong><br />
600 kcal/j s’accompagnera d’une perte <strong>de</strong> poids d’environ 0,5 kg/semaine. Les régimes<br />
apportant au moins 1 200 kcal/j sont dits hypocaloriques équilibrés.<br />
Les régimes qui apportent moins <strong>de</strong> 1 200 kcal/j peuvent être à l’origine <strong>de</strong> dénutrition<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong> carences en micronutriments <strong>et</strong> d’un rebond pondéral après la fin du traitement.<br />
Les régimes à très basses calories qui apportent moins <strong>de</strong> 800 kcal/j doivent être<br />
supervisés par un mé<strong>de</strong>cin spécialisé en nutrition.<br />
► Rapport <strong>de</strong> l’Anses sur l’évaluation <strong>de</strong>s risques liés aux pratiques alimentaires<br />
d’amaigrissement<br />
L’Agence nationale <strong>de</strong> sécurité sanitaire <strong>de</strong> l'alimentation, <strong>de</strong> l'environnement <strong>et</strong> du travail<br />
(Anses) a été saisie le jeudi 2 avril 2009 par la Direction générale <strong>de</strong> la santé d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
d’évaluation <strong>de</strong>s risques liés aux pratiques alimentaires d’amaigrissement (53). C<strong>et</strong>te saisine<br />
4 L'in<strong>de</strong>x glycémique est un critère <strong>de</strong> classement <strong>de</strong>s aliments contenant <strong>de</strong>s gluci<strong>de</strong>s, basé sur leurs eff<strong>et</strong>s sur<br />
la glycémie durant les 2 heures suivant leur ingestion. L’ingestion d’une masse calibrée d'un certain aliment, <strong>de</strong><br />
telle sorte que la quantité totale <strong>de</strong> gluci<strong>de</strong>s ingérés soit fixe, perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer plusieurs aliments qui ne<br />
possè<strong>de</strong>nt pas la même proportion <strong>de</strong> gluci<strong>de</strong>s dans leur composition. L'in<strong>de</strong>x glycémique d'un aliment est<br />
calculé en rapportant la surface sous la courbe correspondant à l'aliment étudié à la surface sous la courbe <strong>de</strong><br />
l'aliment <strong>de</strong> référence (glucose) (in<strong>de</strong>x glycémique = [surface sous la courbe <strong>de</strong> l’aliment considéré / surface sous<br />
la courbe <strong>de</strong> l’aliment <strong>de</strong> référence] x 100). L’in<strong>de</strong>x glycémique du glucose a une valeur <strong>de</strong> 100.<br />
HAS / Service <strong>de</strong>s bonnes pratiques professionnelles / Septembre 2011<br />
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