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Surpoids et obésité de l'adulte - Haute Autorité de Santé

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<strong>Surpoids</strong> <strong>et</strong> <strong>obésité</strong> <strong>de</strong> l’adulte : prise en charge médicale <strong>de</strong> premier recours<br />

<br />

<br />

La prescription d’un régime alimentaire ou d’une médication à une personne qui se<br />

trouve en phase précontemplative n’a que peu <strong>de</strong> sens (12). Des patients peuvent ne<br />

pas être intéressés ou motivés par la perte <strong>de</strong> poids car ils n’ont pas conscience que<br />

leur poids est un problème, ou ils ne sont pas intéressés à changer (phase <strong>de</strong> précontemplation),<br />

ou ils sont conscients du problème mais ils ont juste commencé à<br />

penser à modifier leur poids (phase <strong>de</strong> contemplation) (12).<br />

Au cours <strong>de</strong>s premières phases, il ne s’agit pas d’ai<strong>de</strong>r le patient à modifier ses<br />

habitu<strong>de</strong>s alimentaires ou <strong>de</strong> le faire maigrir mais bien <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>r à développer une<br />

meilleure motivation (12). Pour motiver un patient à changer <strong>de</strong> comportement,<br />

l’« entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong> motivation » est une bonne métho<strong>de</strong> (niveau 3) (12).<br />

Fournir <strong>de</strong>s informations sur les risques pour la santé associés à l’<strong>obésité</strong> <strong>et</strong> les<br />

bénéfices potentiels pour la santé à perdre du poids peut être approprié pour les<br />

personnes qui ne sont pas prêtes à changer (11). Une étu<strong>de</strong> transversale à partir <strong>de</strong> la<br />

2004 Styles’ Survey a montré dans un échantillon <strong>de</strong> 2 631 personnes en surpoids ou<br />

ayant une <strong>obésité</strong> que le fait <strong>de</strong> considérer que leur poids actuel était une menace pour<br />

leur santé constituait pour ces personnes un levier pour essayer <strong>de</strong> perdre du poids<br />

(91). Pour les personnes qui prennent à peine conscience <strong>de</strong> leur problème <strong>et</strong><br />

envisagent un changement, une discussion sur l’ambivalence du changement <strong>et</strong> les<br />

barrières aux changements peut être utile. La motivation du patient doit être redéfinie à<br />

intervalles réguliers (11).<br />

Les patients qui ne sont pas prêts à changer doivent se voir offrir l’opportunité <strong>de</strong> revenir<br />

en consultation, lorsqu’ils seront prêts à discuter <strong>de</strong> leur poids <strong>et</strong> auront la volonté <strong>et</strong>/ou<br />

la capacité <strong>de</strong> modifier leur style <strong>de</strong> vie. Ils doivent également recevoir <strong>de</strong>s informations<br />

sur les bénéfices <strong>de</strong> la perte <strong>de</strong> poids, d’une alimentation équilibrée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’augmentation<br />

<strong>de</strong> l’activité physique (8) ;<br />

<strong>de</strong>s problèmes psychologiques (8,13). Le patient a-t-il <strong>de</strong>s troubles psychiques, <strong>de</strong>s<br />

troubles du comportement alimentaire, une addiction à certaines substances qui<br />

pourraient comprom<strong>et</strong>tre la réussite du traitement (88) ?<br />

La dépression <strong>et</strong> d’autres troubles <strong>de</strong> l’humeur sont courants chez les patients ayant<br />

une <strong>obésité</strong> : ils surviennent chez 20 % à 60 % <strong>de</strong>s femmes <strong>de</strong> 40 ans ou plus ayant un<br />

IMC > 30 kg/m 2 . Une étu<strong>de</strong> réalisée aux États-Unis a montré qu’environ 20 % à 30 %<br />

<strong>de</strong>s personnes ayant une <strong>obésité</strong> qui cherchent à perdre du poids dans <strong>de</strong>s cliniques<br />

universitaires souffrent <strong>de</strong> dépression ou d’autres affections psychologiques. Les<br />

femmes ayant une <strong>obésité</strong> seraient plus susceptibles <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s problèmes<br />

psychologiques, certainement en raison <strong>de</strong> la pression sociétale qui les encourage à<br />

être minces (46). Le repérage d’un état dépressif peut se faire à partir <strong>de</strong> quelques<br />

questions (11) :<br />

• Durant ces <strong>de</strong>rniers mois, avez-vous ressenti moins d’intérêt ou moins <strong>de</strong> plaisir à faire<br />

les choses ?<br />

• Durant ces <strong>de</strong>rniers mois, vous êtes-vous senti mal, déprimé ou sans espoir ?<br />

• Si le patient répond oui à l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux questions, il faut envisager <strong>de</strong> lui faire remplir<br />

un questionnaire pour évaluer s’il a les symptômes suffisants pour justifer un entr<strong>et</strong>ien<br />

clinique compl<strong>et</strong> <strong>et</strong> un diagnostic d’épiso<strong>de</strong> dépressif caractérisé (11).<br />

<br />

La présence d’un trouble <strong>de</strong> l’humeur peut avoir un eff<strong>et</strong> indésirable sur l’observance<br />

<strong>de</strong>s interventions <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids. Le dépistage <strong>de</strong> ces troubles chez les personnes<br />

concernées est recommandé (recommandation <strong>de</strong> catégorie B). Il faudrait commencer à<br />

traiter un trouble dépressif majeur <strong>de</strong> concert avec toute intervention prévue <strong>de</strong> perte <strong>de</strong><br />

poids (13).<br />

Les troubles du comportement alimentaire peuvent nuire à la réussite <strong>de</strong> la prise en<br />

charge <strong>de</strong> l’<strong>obésité</strong> (11,12). La recherche <strong>de</strong> troubles du comportement alimentaire peut<br />

inclure ces quelques questions :<br />

• Mangez-vous une gran<strong>de</strong> quantité d’aliments en peu <strong>de</strong> temps ?<br />

HAS / Service <strong>de</strong>s bonnes pratiques professionnelles / Septembre 2011<br />

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