Surpoids et obésité de l'adulte - Haute Autorité de Santé
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<strong>Surpoids</strong> <strong>et</strong> <strong>obésité</strong> <strong>de</strong> l’adulte : prise en charge médicale <strong>de</strong> premier recours<br />
dans les étu<strong>de</strong>s durant plus <strong>de</strong> 2 ans : - 1,78 kg [IC 95 % : - 3,43 – - 0,13] (5 étu<strong>de</strong>s),<br />
- 0,04 kg/m 2 [IC 95 % : - 1,35 – + 1,27] (2 étu<strong>de</strong>s).<br />
La différence <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> poids entre le groupe alimentation + activité physique <strong>et</strong> le groupe<br />
alimentation seule était plus importante lorsque les interventions duraient plus d’un an, par<br />
rapport aux interventions <strong>de</strong> plus courte durée (p = 0,03).<br />
Une revue systématique <strong>de</strong> la littérature a conclu qu’une dépense énergétique <strong>de</strong> 10<br />
MET/heure/semaine 7 par la pratique <strong>de</strong> marche rapi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> course à pied ou d’utilisation <strong>de</strong><br />
tapis roulant est requise pour une réduction <strong>de</strong> graisse viscérale. De plus, il y a une relation<br />
dose-réponse entre l’activité <strong>et</strong> la réduction <strong>de</strong> graisse viscérale chez les suj<strong>et</strong>s ayant une<br />
<strong>obésité</strong> sans désordre métabolique associé (128).<br />
► Comment prescrire l’AP chez les personnes en surpoids <strong>et</strong> ayant une <strong>obésité</strong><br />
Prendre en compte les risques<br />
Les données sont issues d’une position <strong>de</strong> consensus <strong>de</strong> la Société française <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
du sport sur la prescription d’une activité physique chez <strong>de</strong>s adultes ayant une <strong>obésité</strong> (129).<br />
Il n’existe pas <strong>de</strong> réelles contre-indications à la pratique <strong>de</strong> l’activité physique chez l’adulte<br />
ayant une <strong>obésité</strong> mais <strong>de</strong>s restrictions d’indication en fonction <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> l’<strong>obésité</strong> <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s pathologies associées.<br />
En fonction <strong>de</strong> la sévérité <strong>de</strong> l’<strong>obésité</strong>, l’augmentation <strong>de</strong> la masse corporelle, qu’il s’agisse<br />
d’une simple surcharge pondérale ou d’une <strong>obésité</strong> morbi<strong>de</strong>, réduit les capacités <strong>de</strong><br />
locomotion. Les activités physiques portées <strong>de</strong>viennent difficiles à réaliser lorsque l’IMC<br />
augmente. L’<strong>obésité</strong> induit <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la biomécanique <strong>de</strong> la locomotion. Elle<br />
augmente les contraintes mécaniques sur les <strong>de</strong>ux articulations principales du membre<br />
inférieur, la hanche <strong>et</strong> le genou. Associées aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la surcharge pondérale sur les<br />
surfaces articulaires, ces contraintes favorisent l’apparition <strong>de</strong> douleurs articulaires <strong>et</strong><br />
secondairement d’arthrose.<br />
Lorsqu’une réduction pondérale est amorcée, <strong>de</strong>s activités adaptées sont <strong>de</strong>s activités<br />
portées ou <strong>de</strong>s activités qui sollicitent préférentiellement la partie supérieure (par exemple :<br />
le vélo, la natation).<br />
Sur le plan <strong>de</strong> la restauration <strong>de</strong>s capacités locomotrices, la pratique du renforcement<br />
musculaire présente un intérêt majeur. En eff<strong>et</strong>, la réduction spontanée <strong>de</strong>s activités<br />
physiques <strong>de</strong>s patients ayant une <strong>obésité</strong> s’accompagne d’une diminution <strong>de</strong> la masse<br />
musculaire. Le travail <strong>de</strong> renforcement musculaire qui va stimuler l’augmentation <strong>de</strong> la<br />
masse maigre <strong>et</strong> participer à la stabilisation <strong>de</strong>s articulations du membre inférieur est à<br />
privilégier.<br />
Certaines pathologies, associées à l’<strong>obésité</strong>, vont restreindre les indications d’activité<br />
physique : les pathologies cardio-vasculaires <strong>et</strong> les pathologies arthrosiques dégénératives.<br />
Les acci<strong>de</strong>nts graves (infarctus du myocar<strong>de</strong>, mort subite) surviennent principalement chez<br />
les suj<strong>et</strong>s sé<strong>de</strong>ntaires qui débutent une activité d’intensité élevée sans entraînement ni<br />
évaluation médicale préalables. Cela doit inciter à la pru<strong>de</strong>nce chez les patients avec <strong>obésité</strong><br />
sé<strong>de</strong>ntaires à risque cardio-vasculaire élevé.<br />
La décision <strong>de</strong> faire réaliser un test d’effort revient au praticien.<br />
Comment prescrire l’activité physique<br />
La prescription d’une activité physique repose sur 3 étapes essentielles (130) :<br />
Evaluation <strong>de</strong>s différentes composantes <strong>de</strong> l’activité physique actuelle<br />
7 MET : l'équivalent métabolique (M<strong>et</strong>abolic Equivalent of Task, MET) est une métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> mesurer<br />
l'intensité d'une activité physique <strong>et</strong> la dépense énergétique. On définit le MET comme le rapport <strong>de</strong> l'activité sur<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du métabolisme <strong>de</strong> base. L'échelle d'équivalence métabolique va <strong>de</strong> 0,9 MET (sommeil) à 18 MET<br />
(course à 17,5 km/h). Plus l'intensité <strong>de</strong> l'activité est élevée, plus le nombre <strong>de</strong> MET est élevé.<br />
HAS / Service <strong>de</strong>s bonnes pratiques professionnelles / Septembre 2011<br />
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