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Politiques et interventions en habitation : analyse des tendances ...

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PARTIE II : ANALYSE COMPARATIVE DES POLITIQUES DE LOGEMENT 181collectivités nouvelles telles que False Creek à Vancouver, St. Lawr<strong>en</strong>ceà Toronto ou le site Angus à Montréal. De tels proj<strong>et</strong>s n’ont cep<strong>en</strong>dantpas été reproduits, faute de fonds gouvernem<strong>en</strong>taux. À Vancouver, parcontre, on a institué une règle selon laquelle 20 % <strong>des</strong> logem<strong>en</strong>ts dansles grands proj<strong>et</strong>s de communautés nouvelles doiv<strong>en</strong>t être réservés parles promoteurs au logem<strong>en</strong>t social. Il s’agit ainsi de m<strong>et</strong>tre à la disposition<strong>des</strong> ménages à faible rev<strong>en</strong>u <strong>des</strong> milieux de vie bi<strong>en</strong> conçus <strong>et</strong> bi<strong>en</strong><strong>des</strong>servis <strong>et</strong> de produire <strong>des</strong> <strong>en</strong>sembles résid<strong>en</strong>tiels socialem<strong>en</strong>t mixtes,cela à un coût minime pour le trésor public.Ces politiques <strong>et</strong> <strong>interv<strong>en</strong>tions</strong> mis<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur un eff<strong>et</strong>positif du côtoiem<strong>en</strong>t de couches sociales supérieures. Cep<strong>en</strong>dant, leschercheurs ainsi que les groupes populaires représ<strong>en</strong>tant les populationsaffectées par ce g<strong>en</strong>re d’opération ne partag<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t cesprémisses. Les premiers font valoir que la proximité spatiale <strong>en</strong>tre lespopulations démunies <strong>et</strong> <strong>des</strong> couches moy<strong>en</strong>nes ou supérieures ne favorisepas nécessairem<strong>en</strong>t l’interaction sociale <strong>et</strong> que, conséquemm<strong>en</strong>t, cesdernières ne rempliss<strong>en</strong>t pas nécessairem<strong>en</strong>t la fonction de role modelqu’on leur attribue. S’il est vrai que les équipem<strong>en</strong>ts scolaires ou de loisirque les <strong>en</strong>fants pauvres pourront fréqu<strong>en</strong>ter dans <strong>des</strong> milieux mieuxpourvus constitu<strong>en</strong>t certainem<strong>en</strong>t un plus, l’assimilation <strong>des</strong> co<strong>des</strong> <strong>et</strong><strong>des</strong> modèles de comportem<strong>en</strong>t qui préval<strong>en</strong>t dans les couches moy<strong>en</strong>nesn’est pas pour autant assurée. C<strong>et</strong> argum<strong>en</strong>t est développé, <strong>en</strong>tre autres,par Xavier de Souza Briggs (1997) dans sa réponse aux allégations deNewman <strong>et</strong> Schnare (1997) quant aux mérites <strong>des</strong> allocations logem<strong>en</strong>tqui perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t aux familles pauvres de se loger dans <strong>des</strong> quartiers oùviv<strong>en</strong>t surtout <strong>des</strong> familles de classe moy<strong>en</strong>ne. Du côté <strong>des</strong> groupes populaires,l’insertion de ménages aisés dans <strong>des</strong> milieux pauvres pour les« requalifier » est souv<strong>en</strong>t vue par eux comme un facteur de déséquilibresusceptible de miner les solidarités anci<strong>en</strong>nes reposant sur la similitude<strong>des</strong> conditions socioéconomiques. Certaines politiques actuellessembl<strong>en</strong>t donc avoir insuffisamm<strong>en</strong>t pris <strong>en</strong> considération les nombreusesrecherches montrant que la mixité sociale programmée ne produitpas toujours les eff<strong>et</strong>s positifs escomptés. Ce manque de recul <strong>des</strong>pouvoirs publics s’explique peut-être par l’impuissance ress<strong>en</strong>tie faceaux méfaits de la conc<strong>en</strong>tration de la pauvr<strong>et</strong>é. On ne sait trop comm<strong>en</strong>tfaire face aux maux sociaux liés à l’insécurité <strong>et</strong> à la culture de la pauvr<strong>et</strong>é<strong>et</strong>, pour les pallier, la t<strong>en</strong>tation est forte de recourir à <strong>des</strong> remè<strong>des</strong>miracles comme la dispersion ou le mélange <strong>des</strong> couches sociales, sans

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