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AUTOINSIDE Édition 12 - Décembre 2019

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POLITIQUE & DROIT<br />

L’avenir des ateliers en Suisse : garantir la liberté d’entreprise<br />

Pas de protection juridique<br />

pour les garagistes suisses ?<br />

Être juridiquement protégé, c’est être en mesure de faire valoir ses droits. Ce qui semble évident en théorie ne va pas<br />

toujours de soi en pratique. D’où l’expression « le fait d’avoir raison ne suffit pas (toujours) pour obtenir gain de cause ».<br />

Depuis 2002, la Comauto doit protéger les droits des garagistes suisses face à la concurrence. Le présent article traite<br />

de ce texte, de la façon dont il protège juridiquement les garagistes et des conséquences économiques et politiques de<br />

cette protection juridique (défaillante). Patrick L. Krauskopf et Sarah Umbricht, ZHAW<br />

La route reste le principal mode de transport<br />

en Suisse. Le pays compte quelque 30 importateurs<br />

face à plus de 5000 garagistes. Les rares<br />

constructeurs et importateurs sont des entreprises<br />

multinationales disposant de moyens<br />

financiers et humains considérables. Les garagistes,<br />

en revanche, sont le plus souvent<br />

des PME qui ont peu de collaborateurs et de<br />

moyens financiers et ne peuvent en général<br />

pas se permettre de mener des procès civils,<br />

car il leur faudrait pour cela débourser des<br />

sommes à 6 chiffres.<br />

Il est cependant difficile de faire valoir en<br />

pratique les droits inscrits dans la Comauto.<br />

Cela tient d’abord au fait que la COMCO a,<br />

ces dernières années, considéré les nombreuses<br />

plaintes déposées comme des conflits<br />

purement bilatéraux (sans signification économique)<br />

et a systématiquement renvoyé les PME<br />

en quête d’une protection juridique vers les tribunaux<br />

civils. Ensuite, ces derniers ne sont pas<br />

tenus d’appliquer la Comauto. Les garagistes<br />

désireux d’invoquer leurs droits ont donc régulièrement<br />

échoué à le faire.<br />

Certains d’entre eux ont remporté en <strong>2019</strong> de petites<br />

victoires, mais celles-ci n’ont jusqu’à<br />

présent pas duré. Un garagiste qui aurait pu<br />

gagner son procès s’est vu proposer une transaction<br />

économiquement avantageuse, mais<br />

assortie d’une clause de confidentialité.<br />

À cause de ce déséquilibre des forces et de<br />

la structure particulière du marché, il a fallu<br />

adopter, il y a presque 20 ans, une règlementation<br />

sectorielle visant à garantir la concurrence<br />

en Suisse et dans l’UE.<br />

Celle qui a été mise en place par la loi sur les<br />

cartels n’a pas suffi au regard des spécificités<br />

du secteur automobile. C’est pourquoi la<br />

COMCO a édicté en 2002 une Comauto intégralement<br />

rédigée sur le modèle du REC automobile<br />

de l’UE. La Comauto contient des<br />

règles qui :<br />

• concernent la distribution de véhicules automobiles<br />

et de pièces de rechange ainsi<br />

que la prestation de services de réparation<br />

et d’entretien de véhicules automobiles ;<br />

• indiquent quand les clauses figurant<br />

dans les contrats de concession et d’atelier<br />

violent la loi sur les cartels. Un importateur<br />

ne peut pas obliger un atelier à<br />

conclure aussi un contrat de concession.<br />

David contre Goliath : la motion Pfister entend donner aux tribunaux un instrument pour mieux protéger les garagistes.<br />

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<strong>Décembre</strong> <strong>2019</strong> | <strong>AUTOINSIDE</strong>

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