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Sensee-Etude-Economique-Optique

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L’essentiel & les chiffres clés<br />

— la stratégie et le positionnement d’Essilor présentent les caractéristiques de ce risque de forclusion :<br />

• Essilor, acteur dominant du marché amont, fournit des inputs à des distributeurs de lunettes en<br />

concurrence auprès des consommateurs finals ;<br />

• sa double stratégie d’intégration et de diversification s’accorde avec les conditions d’une stratégie<br />

de forclusion :<br />

/ en différenciant ses produits, Essilor multiplie les monopoles multi-produits verticalement<br />

intégrés et renforce sa position de leader ;<br />

/ Essilor poursuit une politique d’intégration en aval avec l’acquisition de laboratoires de<br />

prescription et de centres de distribution ;<br />

• l’ensemble de ces éléments conduit à penser qu’Essilor n’est pas incité à fournir spontanément le<br />

« bas » du marché que sont les distributeurs en ligne : si le monopole amont le faisait, il introduirait des<br />

produits moins chers qui viendraient de fait réduire les surplus qu’il capte.<br />

— Sur le secteur aval, plusieurs indices économiques d’un état concurrentiel sous-optimal :<br />

• l’existence de prix élevés pour le consommateur final. Les comparaisons et l’établissement de<br />

moyennes de prix sur le marché de l’optique sont très complexes, mais les prix moyens apparaissent<br />

élevés : 277 euros en moyenne pour les verres unifocaux et 591 euros en moyenne pour les verres<br />

progressifs, soit une moyenne de 434 euros (Mutualité française, 2012) ;<br />

• des chiffres d’affaires élevés pour les professionnels du secteur au regard de la réalité des pays voisins :<br />

/ « les marges dans le secteur sont élevées » (Conseil de la concurrence, 2002) : une marge<br />

brute estimée à environ 60 % (63,1 % en 2010 selon l’Union de la profession comptable et des<br />

organismes de gestion agréés, 2011 ; 57,7 % selon Xerfi 2011) ;<br />

/ plus d’un tiers (35 %) du chiffre d’affaires du marché français en surplus par rapport aux pays<br />

voisins : si le chiffre d’affaires par consommateur en France était le même que dans les pays<br />

voisins (Allemagne, Espagne, Italie, Royaume-Uni), le marché aurait dû être jusqu’à 1,5 milliard<br />

d’euros inférieur en 2007, pour un marché réel de 4,2 milliards d’euros ;<br />

• des complémentaires de santé victimes de comportements frauduleux de la part des distributeurs<br />

/ les « optimisations de facture » seraient courantes dans le secteur : 36 % des consommateurs<br />

se seraient déjà vu proposer un prix « arrangé » et même près d’un consommateur sur cinq<br />

se serait vu proposer un « prix arrangé pour maximiser le remboursement de ses lunettes par<br />

la mutuelle ». Dans 16 % des cas, les opticiens auraient incité à la consommation, en garan-<br />

tissant aux consommateurs que leurs dépenses seraient remboursées par la mutuelle ;<br />

/ un cas emblématique : condamnation d’Affelou par la cour d’appel de Paris en septembre<br />

2012 à verser plus d’un million d’euros de dommages et intérêts pour concurrence déloyale,<br />

Optical Center reprochant à Afflelou de pratiquer de l’optimisation de facture ;<br />

• une dynamique des points de vente au détail très élevée en France au regard des comparaisons<br />

internationales :<br />

/ 11 422 points de vente en 2012, contre 7 773 en 2000, soit un rapport de 0,0019 point de<br />

vente par habitant ;<br />

/ pour une population à peu près équivalente, environ 5 000 points de vente de moins (7 000<br />

au total) au Royaume Uni, soit 0,0015 point de vente par habitant ;<br />

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