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Ah, une carte charmante de Mitura Arghézy : ils sont à Genève. Elle me laisse entendre que son père a été<br />
très malade à Bucarest.<br />
Chéri−des−plages−blondes, j'ai reçu tout à l'heure tes deux lettres, du 2 et 3. (Et jamais tu ne mets le jour, ô<br />
mon amour oublieux.)<br />
Il est donc vrai que les hôtels ont de la place ; les gens grouillent, certes, mais ils campent, mais ils louent<br />
des chambres avec cuisine ; mais ils vivent encore plus à l'étroit que chez eux pour être SUR LA CÔTE ! Les<br />
hôtels genre Venise perdront toute leur clientèle : on n'a pas quatre étoiles −− et les prix ad hoc −− avec un<br />
confort minimum. Toute l'hôtellerie française doit réviser sa façon de concevoir le commerce.<br />
J'ai déjà lu un excellent compte rendu du premier concert, celui de samedi soir. Tu pourras discuter le coup<br />
avec Georges Léon, dont je me souvient parfaitement. Heureuse de savoir que Lisette a pu venir, avec Hélène<br />
et ses deux enfants. Fais−leur mes amitiés.<br />
Cet « Amour le plus tendre » me poursuit ; il s'en dégage une certaine douceur en une époque où la rouerie<br />
triomphait dans tous les domaines. Le chevalier et sa comtesse ont su triompher des obstacles et de leurs<br />
propres défauts : ils ont réussi une union parfaite. Chose admirable au XVIIIe siècle (et dans les autres aussi<br />
d'ailleurs).<br />
La fille, qui est venue déjeuner hier, et qui s'est couchée le soir fort tôt, nous a raconté en détails son voyage<br />
et nous a fait rire avec les histoires de Radouge (la fatma de Daguy), l'irruption du rat en pleine nuit et du<br />
crapaud aux aurores. J'ai l'impression que Daguy ne doit pas beaucoup fermer l'oeil ! Pour Françoise, cette<br />
première journée de reprise du boulot a été dure. Les enfants sont abrutis par la chaleur (il fait poisseux,<br />
comme à Douala).<br />
Je te laisse, mon chéri, en te souhaitant bonnes soirées, brise fraîche, musique divine. Je t'aime de toute ma<br />
tendresse et je t'embrasse<br />
Marcou<br />
Mon Janot des soirées frémissantes,<br />
* *<br />
*<br />
Marseille, ce mercredi matin<br />
5 août 1964<br />
<strong>Agone</strong> <strong>10</strong> <strong>10</strong>