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Bonjour, chevalier des basses finances,<br />
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Ce vendredi 7 août 1964<br />
fin de matinée<br />
Décidément ce Boufflers te poursuit ! Tu es peut−être sa réincarnation ? Qui sait ???<br />
Je veux vite taper quelques lignes, dans l'espoir que tu l'auras demain ; et j'irai jusqu'à la poste. J'ai d'ailleurs<br />
un petit paquet pour le sous−préfet de Thann : il s'est abonné et commande quelques exemplaires. Il y a<br />
toujours quelques traces de culture dans les sous−préfets...<br />
Ta lettre d'hier. Ici également, la fournaise. Mais ce matin le temps est couvert et l'orage menace. On peut à<br />
peine respirer.<br />
Hier après−midi j'ai préparé le gros colis postal pour Janine et son ambassadeur ; et je l'ai trimbalé ce matin<br />
à la rue Grignan. Le nombre de formulaires que l'on doit remplir... Affolant. Je vais signifier à Janine que je<br />
l'aime bien, mais que je me refuse dorénavant à pareilles besognes. Je refuse de me transformer en<br />
robots−paquets.<br />
Pratiquement rien au courrier, en dehors de ta lettre, de celle du sous−préfet et de trois broutilles.<br />
Sublime, l'article de Sauvy... Bien sûr, on se fatigue beaucoup plus qu'aux siècles derniers. Et personne ne<br />
sait plus se relaxer (sauf moi quand j'ai coupé les ponts). Mais il faudrait trois mois pour récupérer vraiment.<br />
Profite bien de tes derniers jours ! Douces caresses de la Comtessa de la Machina<br />
Marcou<br />
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Ce samedi matin <strong>10</strong> heures<br />
<strong>Agone</strong> <strong>10</strong> 13