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— Rien de très inquiétant pour le moment. Alice a juste vu la prochaine arrivée de visiteurs. Ils savent<br />

que nous sommes ici et sont curieux.<br />

— Des visiteurs ?<br />

— Oui... ils ne sont pas comme nous. Pour ce qui concerne leurs habitudes de chasse, s'entend. Ils ne<br />

viendront même pas en ville, avec un peu de chance, mais je n'ai pas l'intention de te laisser sans<br />

surveillance tant qu’ils n'auront pas déguerpi.<br />

Je <strong>fr</strong>émis, secouée.<br />

— Enfin une réaction rationnelle, murmura Edward. Je commençais à croire que tu n'avais aucun<br />

instinct de survie.<br />

Je ne relevai pas, préférant laisser mes yeux vagabonder à tra<strong>vers</strong> la grande pièce. Suivant mon regard,<br />

il ajouta, quelque peu blasé :<br />

— Pas ce à quoi tu t'attendais, hein ?<br />

— Non.<br />

— Ni cercueils, ni crânes empilés dans les coins. Il n'y a même pas de toiles d'araignée, à ma<br />

connaissance... Quelle déception ce doit être !<br />

— C'est tellement lumineux... tellement ouvert, m'émerveillai-je, insoucieuse de ses sarcasmes.<br />

— C'est un endroit où nous n'avons pas besoin de nous cacher, admit-il en recouvrant son sérieux.<br />

La berceuse qu'il jouait, mon morceau, s'acheva, les derniers accords plaqués dans une tonalité plus<br />

mélancolique. L'ultime note resta suspendue dans le silence, poignante.<br />

— Merci, chuchotai-je.<br />

Réalisant que j'avais les larmes aux yeux, je les essuyai, gênée. Edward effleura le coin d'une de mes<br />

paupières et attrapa une larme qui m'avait échappé. Il souleva son doigt, examinant la goutte de près.<br />

Puis, si vite que je cru avoir rêvé, il porta son doigt à sa bouche. Je l'examinai, déroutée, et il me fixa<br />

longuement avant de sourire.<br />

— Tu veux voir le reste de la maison ?<br />

— Pas de cercueils ? Le taquinai-je sans parvenir à masquer la légère mais réelle anxiété que<br />

j'éprouvais.<br />

— Aucun, promis! Pouffa-t-il en me tirant par la main.<br />

Nous gravîmes l'imposant escalier, mes doigts s'attardant sur la rambarde lisse comme du satin. Le<br />

vestibule sur lequel nous débouchâmes était lambrissé de panneaux en bois couleur miel, de la même<br />

teinte que les planchers.<br />

— La chambre de Rosalie et Emmett... le bureau de Carlisle... les quartiers d'Alice... énumérait<br />

Edward en passant devant les portes.<br />

Il aurait continué sur sa lancée si je n'avais brusquement pilé net au bout du couloir, abasourdie devant<br />

l'objet accroché au mur, au-dessus de ma tête. Edward rigola devant mon air éberlué.

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