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La réponse fusa, instinctive – non. Il était bête et morbide d'entretenir des idées aussi ridicules. Mais<br />
alors ?<br />
Il n'y avait pas d'explication rationnelle au fait que j'étais encore vivante. Une nouvelle fois, je listai<br />
mentalement mes observations : la vitesse et la puissance incroyables, les yeux passant du noir à l'or<br />
pour revenir au noir, l'inhumaine beauté, la peau pâle et glaciale. Et aussi – détails qui s'étaient<br />
lentement inscrits dans ma mémoire – cette façon qu'ils avaient de ne jamais manger, la grâce<br />
dérangeante avec laquelle ils se déplaçaient. Et la manière qu’ 'il avait de parler, parfois, ses phrases et<br />
ses cadences qui auraient mieux correspondu à un personnage de roman du début du XIXe siècle qu'à<br />
un lycéen d'aujourd'hui. Il avait séché le cours d'identification de nos groupes sanguins. Il n'avait<br />
refusé l'invitation à la mer que lorsqu'il avait appris où nous allions. Il paraissait deviner ce que tout le<br />
monde autour de lui pensait... sauf moi. Il m'avait confié être un méchant, un être dangereux...<br />
Se pouvait-il que les Cullen fussent des vampires ?<br />
En tout cas, ils étaient quelque chose. Quelque chose qui dépassait les justifications rationnelles<br />
envisageables était en train de se mettre en place devant mes yeux incrédules. Qu'il entrât dans la<br />
catégorie des Sang-<strong>fr</strong>oid de Jacob ou dans ma propre théorie du super héros, Edward Cullen n'était<br />
pas... humain. Il était plus que ça.<br />
Alors oui – peut-être. Je m'en tiendrais à cette réponse pour l'instant.<br />
Venait ensuite la deuxième question, la plus importante. Si tout cela était vrai, qu'allais-je faire ?<br />
Si Edward était un vampire – j'avais vraiment du mal à formuler cette hypothèse –, comment fallait-il<br />
que j'agisse ? Impliquer un tiers était exclu. J'avais déjà du mal à me croire moi-même ; le premier à<br />
qui je parlerais exigerait mon internement. Il ne semblait y avoir que deux options. Un, suivre son<br />
conseil : être intelligente, l'éviter autant que possible. Annuler nos plans, reprendre l'habitude de<br />
l'ignorer, pour autant que j’en fusse capable. Imaginer qu'une vitre épaisse et in<strong>fr</strong>anchissable nous<br />
séparait dans le cours que nous étions forcés de partager. Lui ordonner de me laisser tranquille – et le<br />
vouloir cette fois.<br />
À cette seule perspective, un désespoir brutal et douloureux s'empara de moi. Refusant la souf<strong>fr</strong>ance,<br />
j'envisageai aussitôt la seconde possibilité : ne pas changer d'attitude. Après tout, s'il était une<br />
créature... sinistre, il n'avait jusque-là rien tenté pour me blesser. Au contraire, j'aurais été aujourd'hui<br />
encastrée dans le pare- chocs de Tyler s'il n'avait pas réagi aussi vite. Tellement vite, que cela tenait<br />
forcément du réflexe. Mais alors, si sauver des vies était un réflexe, en quoi était-il mauvais ?<br />
À force de peser le pour et le contre, je tournais en rond. Je n'étais sûre que d'une chose, en admettant<br />
que je fusse sûre de quoi que ce fût. Le sombre Edward de mon rêve n'avait été qu'un reflet de ma peur<br />
du monde dévoilé par Jacob, pas d'Edward lui-même. Lorsque le loup-garou s'était jeté en avant, ça<br />
n'avait pas été pour lui que j'avais hurlé. Ç'avait été de crainte qu'Edward ne fût blessé, même s'il<br />
m'avait appelée en dévoilant des dents aiguisées. J'avais eu peur pour lui.<br />
Je compris que je tenais là ma vraie réponse. Je n'étais pas certaine d'avoir réellement choisi. J'étais<br />
déjà trop impliquée. Maintenant que je savais – si je le savais – ne pouvoir rien faire au sujet de mon<br />
ef<strong>fr</strong>ayant secret. Parce que, lorsque je pensais à lui, à sa voix, à ses regards hypnotiques, à la force<br />
magnétique de sa personnalité, je n'avais envie de rien d'autre que d'être avec lui, tout de suite. Même<br />
si... mais non, je n'arrivais pas à l'envisager. Pas ici, pas seule dans la forêt qui s'assombrissait. Pas<br />
avec la pluie qui, sous la feuillée, l'obscurcissait comme à l'heure du crépuscule, et dont le