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Poly - Introduction aux Livres Historiques - Dogmatique.net

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comme le reflet d’une relation cosmique, créaturale. Pour le chroniqueur, l’élection de David<br />

est le moment fondamental de l’histoire d’Israël. Tout ce qui est précédent est narré par des<br />

généalogies de façon succincte (9 premiers chapitres) ; en ces généalogies, Abraham est<br />

nommé non comme le premier destinataire de l’alliance, mais comme le premier Père<br />

d’Israël. On ne parle pas de Moise ni du Sinaï ; David est le sommet de l’histoire d’Israël. Tout<br />

culmine dans la tribu de Juda et du clan davidique. Or à cette époque la monarchie n’existe<br />

plus et le clan de David n’a plus de relevance.<br />

La situation politique du chroniqueur est plus tranquille que celle du Deutéronomiste qui est<br />

catastrophique. Ici nous sommes dans une situation de stagnation. Les rapports<br />

économiques sont garantis, les taxes sont payées, la bureaucratie… on ne peut pas dire<br />

qu’Israël ait une force. L’empire perse ne tombera pas comme cela. Il tombe par<br />

l’intervention de Alexandre le grand.<br />

Au chroniqueur il n’intéresse pas d’expliquer une catastrophe par le péché, c’est trop loin<br />

dans le temps. Il veut se soulever à contempler à travers l’histoire le destin de sa nation sous<br />

un point de vue transcendant, métahistorique et toutes les alliances ne l’intéressent pas.<br />

Tout n’est pas idéalisé. Le péché du peuple et de qui le guide est bien présent. Il est clair que<br />

le péché ne peut pas porter à la rupture de l’alliance. Reste une théorie de la rétribution.<br />

Tout roi est jugé par sa fidélité à l’alliance. La punition est la manifestation de la justice<br />

infaillible de Dieu qui l’applique au pécheur de façon étroite. Mais le fait qu’il punit le<br />

pécheur montre qu’il est le roi d’Israël. Ce rapport ne se rompt pas. Tombe ce déterminisme<br />

de la parole de Dieu. Il y a une possibilité de pardon inconditionné et rien ne peut rompre ce<br />

rapport avec Dieu qui s’incarne en David et a en Israël toute son explication.<br />

David devient un saint, il n’y a plus de Bethsabée. C’est comme les images du 18 ème avec les<br />

enfants qui veulent être sœur dès le sein maternel.<br />

Mais du point de vue théologique on avance énormément : l’idée de la grâce : le rapport<br />

d’Israël avec son Dieu ne peut pas être réduit au problème de l’observation de la loi et donc<br />

aussi la punition est une image de la miséricorde. A cette époque la prophétie est morte,<br />

donc on ne peut pas faire un lien avec Ezéchiel.<br />

Nous avons donc une revisitation de la figure de David qui devient le dépositaire de l’alliance<br />

au prix d’une déshumanisation de sa personne.<br />

Ce que le chroniqueur développe d’une façon forte est la thématique du culte qui<br />

représente la partie humaine de la relation entre Dieu et son peuple. Le peuple est en<br />

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