Poly - Introduction aux Livres Historiques - Dogmatique.net
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[4] Ecoute, Israël : Yahvé notre Dieu est le seul Yahvé.<br />
[5] Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir.<br />
[6] Que ces paroles que je te dicte aujourd'hui restent dans ton cœur !<br />
[7] Tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la<br />
route, couché aussi bien que debout ;<br />
[8] tu les attacheras à ta main comme un signe, sur ton front comme un bandeau ;<br />
[9] tu les écriras sur les pote<strong>aux</strong> de ta maison et sur tes portes.<br />
Ce texte est un peu le cœur de la théologie Deutéronomiste, comme l’est le Pater pour nous.<br />
Le Shema. Il part d’une invitation à l’écoute. Par là est mis en lumière le lien avec la tradition<br />
sapientiale. C’est l’invitation à l’écoute dans un rapport éducatif entre Père/fils ou<br />
Maître/disciple, supérieur/inférieur. La caractéristique de ces textes est donc le caractère<br />
d’instruction.<br />
Dans le Deutéronome, cette tradition sapientiale réapparaît donc. Sauf que c’est Dieu lui-<br />
même qui adresse son message à Israël : rapport de filialité et de discipulance. C’est là la<br />
nouveauté : ce nouveau rapport. Il n’existe pas un peuple auquel est adressé un message<br />
semblable ; ce rapport personnel avec la divinité est d’habitude réservé à quelques<br />
personnes. Ici c’est tout le peuple. C’est donc innovateur.<br />
V. 4 : le Seigneur est le seul Seigneur. Ce n’est pas une affirmation de monothéisme. Cette<br />
conscience d’un monothéisme théorique n’est pas encore présente à cette époque. Ici c’est<br />
une opposition entre les phénomènes de baalisation du Dieu d’Israël et le Dieu lui-même.<br />
Les lieux différents de culte avaient fragmenté la vision du Dieu d’Israël et il prenait des<br />
traits de baal. L’idée d’alliance est mise en crise par cette fragmentation ; le Seigneur est<br />
l’unique Seigneur et il est épuré de la fragmentation qui l’assimilait avec d’autres divinités.<br />
Il est Un, il s’adresse à son peuple comme un père à son fils, comme un maître à son disciple.<br />
L’attitude correcte d’Israël sera donc un amour qui embrase tout : tout ton cœur, de toute<br />
ton âme et de tout ton pouvoir : littéralement les viscères, le cœur, l’âme. L’âme néphesh est<br />
la vie de l’homme comme respirant (les êtres vivants respirent tous donc ils ont une âme :<br />
anim<strong>aux</strong>, hommes… mais pas les plantes car elle ne respirent pas), pour nous ce serait la vie,<br />
mais pas ce que nous entendons en disant que l’âme est la forme substantielle du corps. On<br />
voit donc la totalité de la personne dans sa disponibilité économique et sociale qui doit être<br />
prise par l’amour de Dieu. Amour ‘ahab est un concept à deux valeurs : un pour décrire les<br />
affections de la famille (relation parents/enfants), mais c’est aussi le rapport entre le<br />
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