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Elle ôta son chapeau et ses chaussures, puis, après un temps<br />

d’hésitation, elle retira sa veste et sa jupe, et s’allongea sur le lit,<br />

gardant ses bas et ses dessous. Elle l’entoura de ses bras, posa la<br />

tête sur sa poitrine et le garda dans cette position.<br />

— Tout va bien maintenant, chuchota-t-elle. Dors aussi<br />

longtemps que tu veux. Quand tu te réveilleras, je serai toujours<br />

là.<br />

La nuit tomba. Elle referma la fenêtre. Après minuit, elle<br />

s’endormit, le serrant toujours dans ses bras. Son corps était<br />

tiède.<br />

Au lever du jour, après douze heures de sommeil, il se leva<br />

brusquement et passa dans la salle de bains. Il revint deux<br />

minutes plus tard et se recoucha. Il avait ôté son costume et sa<br />

chemise pour ne garder que son caleçon. Il l’étreignit.<br />

— Il y a une chose que j’ai oublié de te dire, quelque chose<br />

de très important, déclara-t-il.<br />

— Quoi donc ?<br />

— En France, je pensais à toi tous les jours.<br />

— C’est vrai ?<br />

Il ne répondit pas : il s’était rendormi.<br />

Blottie dans ses bras, elle songeait à ce qu’il avait pu faire en<br />

France, risquant sa vie et se souvenant d’elle.<br />

À huit heures du matin, elle gagna le salon, appela le<br />

bâtiment Q et annonça qu’elle était souffrante. C’était son<br />

premier congé de maladie depuis qu’elle était entrée dans<br />

l’armée, un an auparavant. Elle prit un bain, se lava les cheveux,<br />

puis s’habilla. Elle commanda du café et des flocons d’avoine. Le<br />

serveur l’appela « Madame Lucas ». Elle se félicita que ce ne fût<br />

pas une femme de chambre, car celle-ci aurait tout de suite<br />

remarqué qu’elle ne portait pas d’alliance.<br />

Même l’odeur du café ne réveilla pas Luke. Elle lut le<br />

Washington Post de la première à la dernière page. Elle était en<br />

train d’écrire une lettre à sa mère sur le papier de l’hôtel<br />

lorsqu’il sortit de la chambre, toujours en caleçon, ses cheveux<br />

bruns en désordre, et pas rasé. Elle lui sourit, heureuse de le<br />

voir levé. Il avait l’air un peu perdu.<br />

— Combien de temps ai-je dormi ?<br />

– 151 –

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