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Code zéro

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courir partout et se tenir au courant de presque tout. Elle était<br />

parmi les premières informées des problèmes et de leurs<br />

solutions. Elle avait le titre de secrétaire, et le salaire<br />

correspondant à cet emploi, alors que ses responsabilités<br />

exigeaient un diplôme scientifique. Elle ne s’en plaignait pas. Sa<br />

mission l’exaltait. Beaucoup de ses anciennes camarades de<br />

Radcliffe ne faisaient que taper du courrier à longueur de<br />

journée.<br />

Sa mise à jour de midi étant prête, elle ramassa la pile de<br />

documents pour les distribuer à la hâte, comme toujours. Cette<br />

course contre la montre avait le mérite de la distraire de ses<br />

soucis. Elle s’inquiétait au sujet de Luke.<br />

Elle se rendit d’abord au service des relations publiques.<br />

Pendus à leur téléphone, les attachés de presse confiaient à des<br />

reporters triés sur le volet qu’il y aurait bien un lancement ce<br />

soir. L’armée tenait à ce que la presse donne un large écho à son<br />

succès. Mais l’information ne serait fournie qu’après<br />

l’événement. On n’était pas à l’abri d’un retard, voire d’une<br />

annulation. Les ingénieurs de Cap Canaveral restaient sur la<br />

défensive. Un simple ajournement destiné à régler un problème<br />

technique pouvait être transformé en un lamentable échec sous<br />

la plume des journalistes.<br />

Un marché avait été conclu avec les principaux médias. On<br />

les préviendrait d’un lancement à condition que rien ne filtre<br />

avant l’« allumage », autrement dit la mise en marche des<br />

réacteurs de la fusée.<br />

Le bureau de presse n’abritait que des hommes. On la suivit<br />

du regard tandis qu’elle traversait la salle pour remettre un<br />

nouvel horaire au responsable. Elle se savait séduisante avec sa<br />

silhouette sculpturale, mais un côté intimidant – peut-être sa<br />

bouche aux lèvres serrées ou l’acuité de ses yeux verts –<br />

dissuadait ceux qui auraient été tentés de la siffler ou de<br />

l’appeler « chérie ».<br />

Dans le laboratoire de mise à feu, cinq ingénieurs en bras de<br />

chemise, rassemblés autour d’une paillasse, examinaient d’un<br />

air soucieux une pièce de métal plate à moitié calcinée. Le<br />

responsable du groupe, le Dr Relier, la salua d’un : « Bonjour,<br />

Elspeth », teinté d’un fort accent germanique. Fait prisonnier à<br />

– 80 –

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