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Code zéro

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obuste. Pas de marteau, mais il y avait une grosse clé à molette<br />

qui ferait l’affaire. Il fourra le tout dans la poche de son<br />

pardessus en loques, referma le coffre, se saisit du sac et<br />

remonta la rue à pied. Un vagabond dépenaillé avec une<br />

luxueuse valise à la main risquait fort d’attirer l’attention. Qu’un<br />

habitant du quartier, intrigué par ce personnage, appelle les<br />

flics et que ces derniers n’aient rien de mieux à faire ce matin-là,<br />

et il pourrait vite se retrouver dans le pétrin. Mais si tout se<br />

passait bien, en moins d’une demi-heure il pourrait s’être lavé,<br />

rasé et habillé comme un citoyen respectable.<br />

Il se dirigea vers la première maison de la rue et frappa à la<br />

porte.<br />

Rosemary Sims avait vu une belle automobile bleue et<br />

blanche passer lentement devant sa maison. A qui appartenaitelle<br />

? Les Browning auraient-ils acheté une nouvelle voiture ? Ils<br />

en avaient les moyens. A moins que ce ne soit M. Cyrus, celui-là<br />

ne se refusait rien. Sinon, le conducteur ne devait pas être du<br />

quartier.<br />

Elle avait encore de bons yeux et, de son grand fauteuil<br />

posté au coin de la fenêtre du premier étage, elle pouvait<br />

surveiller presque toute la rue, surtout en hiver avec les arbres<br />

dénudés. Elle vit donc cet inconnu surgir à pied au coin de sa<br />

rue. Étrange inconnu, sans chapeau, avec un manteau déchiré,<br />

des chaussures lacées avec de la ficelle, et un sac de voyage<br />

flambant neuf à la main.<br />

Il venait de frapper à la porte de Mme Britsky. Une veuve<br />

qui vivait seule, mais qui savait se défendre. Elle ne le laisserait<br />

pas entrer. Ça ne traîna pas. Mme Britsky jeta un œil par la<br />

fenêtre et éconduisit l’inconnu d’un geste péremptoire.<br />

Celui-ci récidiva chez sa voisine, Mme Loew, une grande<br />

brune que Mme Sims trouvait arrogante. Après avoir échangé<br />

quelques mots avec ce visiteur, elle lui claqua la porte au nez.<br />

Il semblait décidé à faire toute la rue. La jeune Jeannie<br />

Evans vint lui ouvrir, sa petite fille Rita dans les bras. Elle<br />

fouilla dans la poche de son tablier et lui donna quelque chose,<br />

sans doute un peu de monnaie. L’homme devait être un<br />

mendiant.<br />

– 99 –

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