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tain nombre de connaissances établies sur la profes¬
sion enseignante. Cette recherche aura donc cet
intérêt supplémentaire de mettre un peu plus à jour
ce qui constitue ce "métier impossible".
MÉTHODOLOGIE
Le questionnaire
L'enquête a été menée entre les mois de mai et
juin 1998.
Le choix arbitraire des établissements où il a été
diffusé a été fait en fonction du critère principal de
la diversité (éloignement de Dijon, classement en
ZEP, taille, etc.).
Le taux de réponse général est de 20,6 %2.
Dans le questionnaire, 14 thèmes de lecture
étaient proposés aux enseignants, pour chacun
desquels ils devaient déclarer s'ils lisaient ou non
des publications y ayant trait. Ces thèmes ont été
classés en 3 catégories : lectures pédagogiques
d'abord, lectures spécialisées ensuite, et lectures
innovantes, les plus éloignées du champ de
l'enseignement, enfin.
Le traitement des données3
Les données ont été traitées avec le logiciel SAS,
logiciel qui permet d'effectuer des analyses de
régression (ou modélisation multivariée).
L'intérêt majeur de la modélisation multivariée,
estimation statistique de l'effet de plusieurs varia¬
bles sur une variable à expliquer, est qu'elle per¬
met de séparer l'effet net de chaque variable
explicative. Ainsi, on espère pouvoir mesurer le
poids d'une variable dans la probabilité de lire des
publications sur l'éducation, alors que l'effet de
toutes les autres sur cette même probabilité est
neutralisé. Ce raisonnement "toutes choses égales
par ailleurs" pourra être tenu pour chacune des
variables, et l'on quantifiera ainsi l'importance
relative de leur poids.
Il faut insister sur le fait que les observations qui vont
être maintenant effectuées ne valent évidemment que
pour les enseignants qui ont bien voulu répondre à
notre enquête. Les descriptions et autres commentai¬
res qui vont suivre n'ambitionnent pas de viser à
l'universalité, cela d'autant plus que l'on n'a aucun
moyen de savoir si les enseignants qui n'ont pas
répondu lisent davantage ou moins que ceux qui ont
répondu, ou de vérifier un éventuel lien de causalité
entre le fait de répondre à une telle enquête et celui de
lire des publications sur l'éducation.
2^ LES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE
77,9 % des répondants déclarent avoir lu entre sep¬
tembre 1997 et mai 1998 au moins un ouvrage ou un
article d'une revue consacré à l'éducation.
Mais on ne peut que relativiser ce résultat tant les
enseignants qui se déclarent être de grands lecteurs
sont rares (on peut en effet penser que ceux qui n'ont
pas répondu ici ne sont pas les plus grands lecteurs) :
sur les 103 enseignants ayant répondu à cette ques¬
tion, 41,7 % déclarent avoir lu au moins 5 publica¬
tions sur l'éducation, et 25,2 % au moins 10 (soit
1 1,2 % sur les 231 questionnaires exploités).
Les raisons de lire (ou de ne pas lire)
108 questionnaires (sur 180 lecteurs déclarés)
expliquent leur pratique de lecture : 7,4 % d'entre
eux considèrent que cela fait partie de leur travail,
35,2 % évoquent l'amélioration de leur pratique,
l'autoformation, et 57,4 % n'y voit qu'une source
d'informations pouvant nourrir leur intérêt pour les
phénomènes éducatifs.
Quant aux 23 questionnaires (sur 51 non-lecteurs)
donnant des raisons au fait qu'ils ne lisent pas, 21,7 %
expriment des critiques vis-à-vis de la recherche en
éducation ("jargon", "idéologie", "éloignement du
terrain", ou "non stabilisation des savoirs"), 52,2 %
invoquent le "manque de temps", et 26,1 % donnent
diverses autres raisons.
On sait que la population enseignante est généralement peu encline à dévoiler ses pratiques (c'est ce que PLRRENOUD (95)
entend, parmi les "dix non-dits" du métier d'enseignant, par "la liberté sans la responsabilité").
Pour plus de précisions sur la méthode employée pour analyser nos données, se reporter à l'ouvrage de DURU-BELLAT, M.
et M1NCAT, A., 1993, Pour une approche analytique dufonctionnement du système éducatif, Paris, PUF.
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