Loup d'aveugle

jeunes vampires ou de très âgés ayant sombré dans la variante
vampirique de la démence. Si un paria échappait à son maître,
survivait tout seul pendant une décennie et recouvrait une
partie de ses facultés mentales, il constituait alors un adversaire
très dangereux. Un vampire ayant l’absence de scrupules d’un
paria, la ruse d’un prédateur et les capacités de raisonnement
d’un meurtrier psychotique. À cette pensée, je me recroquevillai
sous le blouson de Jane.
ŕ Êtes-vous prête à faire le tour de la maison ? demanda
Brax. Je dois savoir de quel côté ils sont partis.
Il regarda sa montre… et moi le soleil. Il nous restait à peu
près quatre heures avant la tombée de la nuit. Quatre heures
avant que la famille s’éveille de nouveau et se mette en quête de
nourriture et de divertissements.
Je m’assis et Jane se leva, puis me tendit la main. Elle m’aida
à me redresser et je proposai de lui rendre son blouson.
ŕ Gardez-le, dit-elle.
Je le serrai sur mes épaules, le parfum de Jane
m’enveloppant comme un animal au corps chaud. Elle
m’emboîta le pas pendant que je contournais la maison, restant
entre Brax et moi, et je me demandai ce qui s’était passé entre
ces deux-là pendant que j’étais inconsciente. Quoi que ce soit, ça
crépitait dans l’air, hostile, antagonique. Jane n’aimait pas les
flics, et elle avait tendance à dire tout ce qu’elle pensait
crûment, sans se soucier du fait que cela puisse être insultant,
choquant ou impoli.
Je m’immobilisai soudain, percevant la fraîcheur de la mort
sous mes pieds. Je me trouvais sur le côté de la maison et je
venais juste de tomber sur la piste des parias. Ils étaient venus
et repartis par là. Je regardai la porte d’entrée. Elle était intacte,
ils avaient donc été invités à l’intérieur ou bien elle n’avait pas
été verrouillée. J’ignorais si le vieux mythe selon lequel les
vamps ne pouvaient pas entrer dans une maison sans y être
autorisés était vrai, mais la porte n’avait pas été défoncée.
Je suivis le sentier qui contournait le bâtiment et menait au
fond du terrain herbeux. Une aire de jeux avec un toboggan, des
balançoires, un jeu de bascule et une échelle de suspension y
était installée. Je m’en approchai et restai là, observant ce que
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