Loup d'aveugle

jusqu’à ce que je lui dise que j’avais vendu mon dernier lot à
Caine.
ŕ Une femme t’énerve, gronda Murphy, et tu l’envoies faire
affaire avec un violeur notoire.
Decker tourna ses yeux globuleux vers elle.
ŕ Comment sais-tu où habite Caine ? dis-je.
ŕ Il a une carte de réduction ici. Il a rempli le formulaire. Je
considérai les DVD porno puis la pharmacopée.
ŕ Mouais, admettons. Qu’est-ce qu’il fabrique avec des
pierres de sang ?
ŕ Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? C’est du commerce, point.
ŕ Comment a-t-elle payé ?
ŕ Tu trouves que je ressemble à une caméra de sécurité ?
ŕ Tu ressembles à un complice dans une affaire de magie
noire, rétorquai-je.
ŕ Merde, répondit-il avec un léger sourire. Je n’ai rien à voir
avec ça. J’ai rien fait. Vous ne pouvez rien prouver !
Murphy foudroya Decker du regard avant de sortir
nonchalamment du magasin. J’adressai mon plus beau sourire
au boutiquier.
ŕ C’est l’avantage quand on travaille avec les Gardiens. On
n’a pas besoin de preuves, juste d’une excuse.
Decker me dévisagea et déglutit. Comme un crapaud.
ŕ Elle a payé par carte, dis-je à Murphy en sortant de la
boutique. Elle s’appelle Méditrine Bassaride.
Murphy sourcilla devant mon expression troublée.
ŕ Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda-t-elle.
ŕ Tu m’as déjà vu payer par carte ?
ŕ Non. Je m’étais dit qu’aucune banque ne voulait t’en
délivrer une.
ŕ Arrête, Murph. On est aux États-Unis, ici. Nan, je n’ai pas
de Carte bleue parce que la bande magnétique me claque dans
les doigts au bout de quelques heures.
ŕ Comme tout ce qui contient de l’électronique. Et donc ?
ŕ Donc si Mlle Bassaride a foutu la trouille de sa vie à Caine
rien que par magie…
ŕ Comment peut-elle utiliser une carte de crédit ? percuta la
policière.
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