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Loup d'aveugle

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silhouettes encapuchonnées, drapées dans des capes. Celle de<br />

gauche releva la tête quand je me mis debout. La sorcière aux<br />

cheveux gris acier me foudroya du regard, les yeux flamboyants<br />

de haine, sans que la litanie monotone du sortilège qu’elle et sa<br />

comparse psalmodiaient s’interrompe un seul instant. Je me<br />

préparai à recevoir l’impact de leur magie, mais comme rien ne<br />

se produisait je sentis ma tension se relâcher légèrement et je<br />

m’autorisai à leur tourner le dos pour examiner le reste de la<br />

pièce de plus près. Ce que je vis me serra l’estomac de terreur.<br />

Contre le mur de gauche s’élevait un autel de pierre<br />

richement sculpté, d’environ un mètre cinquante de haut et<br />

trois mètres de long. Sur le dessus reposait Devlin, le chef de<br />

notre groupe, qui avait l’air d’être dans le même état que<br />

Michael après l’attaque au palazzo. Il semblait dormir, mais je<br />

ne voyais pas sa poitrine se soulever ni s’abaisser, ni aucun<br />

autre mouvement de sa part. C’était un homme imposant,<br />

d’environ un mètre quatre-vingt-dix, tout en muscles puissants.<br />

Sa large poitrine était nue, mais il portait encore un pantalon de<br />

cuir et des bottes. En me tournant vers la droite, je vis Justine,<br />

son épouse et ma meilleure amie, allongée sur un autel<br />

semblable contre le mur d’en face. Elle était nue comme au<br />

premier jour. Justine était une ancienne courtisane, une<br />

Française pleine de sens pratique. Contrairement à Devlin, elle<br />

avait dû chercher ses armes avant ses vêtements. Du moins nos<br />

assaillants lui avaient-ils rendu un semblant de dignité en<br />

ramenant ses longs cheveux blond cendré sur ses seins nus. Ça<br />

me rendait tout de même furieuse de la voir comme ça, nue et<br />

sans défense. C’était Justine, la Juge du Diable, et elle méritait<br />

d’être traitée autrement.<br />

Je fis volte-face vers la phalange de sorciers au fond de la<br />

pièce. Ils étaient dix, tous vêtus de robes noires dont la capuche<br />

leur dissimulait le visage. Ils psalmodiaient à voix basse, peutêtre<br />

en latin, en chœur avec les deux sorcières qui gardaient la<br />

porte dans mon dos. Il y avait des hommes et des femmes, mais<br />

celui que je cherchais exsudait tellement le mal que je l’aurais<br />

reconnu entre mille, et donc facilement entre dix. Le sorcier<br />

s’avança d’un pas et rejeta sa capuche pour dégager ses cheveux<br />

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