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Cours sur Phèdre

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malveillance et aux doutes. Par suite, il faut, en bref, quand on voit des œuvres écrites<br />

en forme de lois par un législateur, ou par quiconque <strong>sur</strong> tel autre sujet, bien se rendre<br />

compte de ce qui les caractérise : pour lui, du moins s’il est sérieux, ce n’est pas cela<br />

qui est sérieux, mais bien ce qui siège en quelque endroit de ce qui lui appartient de<br />

plus beau. Au cas où, au contraire, c’est ce qu’il regarde comme sérieux qu’il a ainsi<br />

déposé dans les caractères d’écriture, alors il faut dire de lui : « il a eu l’esprit<br />

ravagé » non pas « par les dieux », mais par les mortels. »<br />

<strong>Cours</strong> III - Un dialogue déroutant<br />

Plan<br />

I - une structure théâtrale<br />

II - progression de la démarche du <strong>Phèdre</strong><br />

III - Survol du texte<br />

(IV - Conclusion : Quatre thèmes)<br />

Ouverture : un questionnement <strong>sur</strong> le couple parole/écrit qui s’inscrit dans d’autres<br />

séries d’interrogations autour de la parole cherchant à privilégier elles aussi le face à<br />

face<br />

.<br />

Intro : ce dialogue fait donc partie des derniers dialogues de Platon. Platon, on l’a vu,<br />

écrit les paroles prononcées par son maître Socrate dont il retranscrit, écrit, et invente<br />

sans doute en partie les propos. Il choisit une fois de plus la forme du dialogue, et met<br />

en scène deux Athéniens discutant à l’ombre d’un platane, à quelques centaines de<br />

mètres de l’Acropole.<br />

Socrate a parlé, Platon écrit. Deux modes de communication en décalage temporel<br />

l’un avec l’autre. Socrate a dit combien une parole juste et réglée était préférable à<br />

une parole dévoyée et manipulée. Socrate critique l’écrit, et met en avant la<br />

supériorité de la parole <strong>sur</strong> le texte. Paradoxe : Platon reconduit cette critique bien<br />

sûr, mais il en passe par l’écrit. C’est justement l’écrit qui, ici, semble sauver la<br />

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