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fait naître le désir de parler : où se rejoignent<br />
les thèmes du désir et de la parole.<br />
2) 277b-278b : récapitulation par <strong>Phèdre</strong> et So-<br />
crate des conclusions auxquelles ils sont arri-<br />
vés.<br />
V) Mais l’écriture n’est pas totalement discréditée<br />
(278d-e)<br />
1) Il y a un bon usage de l’écriture : on peut<br />
écrire à condition de savoir répondre de ses<br />
écrits, et de relativiser leur valeur par la pa-<br />
role : c’est bien au bout du compte la parole<br />
qui <strong>sur</strong>plombe l’écrit et le garantit.<br />
2) Il y a un usage limitatif de l’écriture, celui<br />
du poète, du logographe, du rédacteur de<br />
lois qui réduisent toute leur pensée à ce<br />
qu’ils ont écrit, pour qui l’écrit est le termi-<br />
nal de leur pensée. Mais la pensée est mou-<br />
vement…<br />
Parole et écriture<br />
Bilan et perspectives <strong>sur</strong> les trois œuvres au programme<br />
Platon<br />
1) Une condamnation paradoxale de l’écriture<br />
Socrate affirme à la fin du <strong>Phèdre</strong> (à partir de 274b) que l’écriture affaiblit la<br />
mémoire, fige la pensée. Cette condamnation que l’on comprend si elle est prononcée<br />
par un philosophe qui s’est contenté de parler, de penser en acte (Socrate) devient<br />
paradoxale quand Platon s’en fait l’écho : c’est alors un écrivain qui condamne<br />
l’écriture. Si la critique de Socrate à l’égard de l’écriture n’a rien perdu de sa<br />
pertinence, au contraire, à l’ère informatique (cf texte de George Steiner extrait de<br />
Maîtres et disciples), il n’en demeure par moins qu’elle nie, occulte la dimension<br />
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