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La séparation

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AVEUGLE !] » Il n’y avait en revanche guère de messages<br />

publicitaires Ŕ rien, en tout cas, sur les jeux Olympiques.<br />

Nous roulions, roulions, nous efforçant de conserver notre<br />

énergie physique pour l’entraînement et les épreuves qui nous<br />

attendaient, mais bien sûr, à l’approche de Berlin, nous étions<br />

lessivés. Joe comptait se lancer immédiatement à la recherche<br />

du Q.G. de l’équipe britannique, afin d’informer nos<br />

compatriotes de notre arrivée. Moi, j’en avais assez de conduire,<br />

assez de la camionnette. Tout ce que je voulais, c’était trouver<br />

les amis de nos parents chez qui nous devions nous installer.<br />

Une dispute assez molle suivit, pendant laquelle Joe me fit<br />

remarquer qu’il n’était pas encore midi et que la journée<br />

commençait juste. De mon côté, je reconnus qu’il fallait<br />

reprendre l’entraînement au plus tôt pour dérouiller nos<br />

muscles avant la compétition, mais je n’en exigeais pas moins<br />

du repos. Enfin, la discussion aboutit à une sorte de compromis.<br />

Après avoir localisé le Q.G. britannique, nous gagnâmes le bras<br />

d’eau où devaient s’entraîner les équipes d’aviron, tout près du<br />

village olympique de Grunewald. Là, nous rangeâmes nos deux<br />

bateaux et nos rames dans l’abri qui nous avait été attribué,<br />

avant de partir à la recherche de l’appartement de nos hôtes, sis<br />

à Charlottenburg, une banlieue ouest de Berlin. Pas<br />

d’entraînement le jour de l’arrivée.<br />

5<br />

Cinq ans plus tard, au début de l’été 1941, je me trouvais à<br />

l’hôpital, dans le Warwickshire rural. Mon avion, le Wellington<br />

A-Able, était tombé en pleine mer du Nord à une cinquantaine<br />

de kilomètres de la côte anglaise, quelque part au large de<br />

Bridlington. À ce moment-là, nous n’étions plus que deux à<br />

bord : Sam Levy, le navigateur Ŕ touché par du shrapnel à la<br />

tête et à la jambe Ŕ, et moi. Nous avions réussi, je me demande<br />

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