rapport final etude sport
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<strong>sport</strong> en entreprise. On pointe tous, on est surveillé, on a du boulot qui se voit comme de la<br />
production 69 ».<br />
Enfin, il arrive que, cinquième frein, les offres <strong>sport</strong>ives ne répondent pas à la demande<br />
des salariés. Si tous les responsables de structures <strong>sport</strong>ives rencontrés mettent en avant leur<br />
souplesse et leur réactivité pour accompagner des salariés désireux de créer une nouvelle<br />
section <strong>sport</strong>ive, aucun n’a mis en place un véritable audit interne sur les demandes et les<br />
besoins des salariés. Il est donc probable que de nombreux salariés, notamment des femmes –<br />
qui ne sont que peu représentées parmi les dirigeants d’entreprise ou les secrétaires de CE-,<br />
souhaitent une offre plus diversifiée, notamment des activités plus éloignées du modèle <strong>sport</strong>if<br />
traditionnel et, par exemple, orientée autour d’objectifs de santé et/ou de bien-être. A cet<br />
égard, le responsable administratif du Comité d’Entreprise de l’entreprise M regrette<br />
l’hermétisme de certaines sections <strong>sport</strong>ives qui ne s’ouvrent pas à de nouveaux adhérents et<br />
salariés. D’après lui, « il est scandaleux qu’on ne puisse pas s’inscrire dans la section tennis<br />
pour faire du loisir, de l’initiation. Ils rémunèrent un moniteur breveté d’Etat mais juste pour<br />
les compétiteurs mais on sent que dans cette section, ils veulent rester entre eux et qu’il n’y<br />
ait pas de nouveaux inscrits. Ce n’est pas normal. Je ne pense pas que le but d’une section<br />
<strong>sport</strong>ive dans une entreprise soit la compétition ». La question des représentations du <strong>sport</strong><br />
et de ses <strong>final</strong>ités apparaît là encore déterminante dans la diffusion de la pratique<br />
physique ou <strong>sport</strong>ive en entreprise.<br />
Manque d’infrastructures <strong>sport</strong>ives, structuration du temps de travail peu souple, modes de<br />
communication inefficaces, sentiment d’être parfois jugé négativement (dans une moindre<br />
mesure) et non prise en compte de la demande des salariés sont donc les cinq principaux<br />
freins au développement du <strong>sport</strong> sur le lieu de travail relevés dans ces enquêtes de terrain, en<br />
plus de ceux identifiés auprès des acteurs institutionnels.<br />
En prenant en compte le contexte spécifique à chaque entreprise et institution publique,<br />
d’autres obstacles peuvent apparaître. L’ingénieur, responsable de la section « tennis de<br />
table » de l’entreprise T parle de la difficulté à créer un nouveau club d’entreprise : il avance<br />
qu’« on peut être vite découragé à cause de la lourdeur administrative ». De même, dans la<br />
commune étudiée alors que le Maire est un ancien professeur d’éducation physique et <strong>sport</strong>ive<br />
et que la ville possède un riche tissu associatif, comment expliquer que, d’après la responsable<br />
de l’Amicale du Personnel, « rien n’est structuré et aucune offre venant de notre institution<br />
municipale n’existe » ? Il en va du mode de gestion particulier des œuvres sociales, culturelles<br />
et <strong>sport</strong>ives des employés de cette mairie : tant que le Comité National de l’Aide Sociale<br />
(CNAS) à laquelle adhère l’Amicale du Personnel rembourse une partie de l’adhésion<br />
individuelle à un club municipal ou privé (et offre des avantages non négligeables), la<br />
nécessité de mettre en place une véritable politique <strong>sport</strong>ive pour le plus grand nombre<br />
n’apparaît pas comme une priorité.<br />
69 Le statut et le niveau de poste des salariés semblent donc jouer un rôle non négligeable dans la pratique d’une<br />
activité physique et <strong>sport</strong>ive sur le lieu de travail. Les non cadres semblant être limités dans leur pratique par un<br />
temps de travail plus contraint et moins flexible. Il faudrait vérifier ce résultat auprès d’un échantillon plus<br />
important.<br />
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